Louis Sutal, Le Piège à bateaux (SF)
Louis Sutal
Le Piège à bateaux
Sherbrooke, Paulines (Jeunesse-Pop, n˚ 14), 1973, 123 p.
François, sa femme Eksk-Hiz et leur ami Paul se mettent à la recherche d’un paquebot disparu dans le Saint-Laurent avec tous ses passagers. Ayant observé la disparition d’un navire de pêche sur le golfe, les trois enquêteurs sont à leur tour victimes d’une désintégration. À la suite de leur corps, leur esprit est transporté sur une planète lointaine. Là, ils rencontrent un peuple dégénéré qui, ne trouvant plus de nourriture sur son propre monde, fait venir des animaux d’autres planètes par le moyen de rayons disséminants et absorbent leur substance. Prenant contact avec ces êtres à peau grise, les trois amis parviennent à récupérer leurs corps avant qu’ils ne soient absorbés par la machine régénératrice. Cet ordinateur sera reprogrammé de façon à ne plus sélectionner que la chair d’animaux inférieurs, et les trois amis retourneront à la Terre comme ils sont venus.
Le thème abordé est moins éculé que dans les deux romans précédents, quoique Sutal ait tenu à nous refaire le coup de la décorporation. Le peuple qui nous est décrit avec le drame de la dégénérescence, offre quelqu’intérêt, quoique son mode de survie soit assez peu convaincant, de même que les explications scientifiques qui l’accompagnent. Comme les Err-Hêtiens, le peuple gris est animé de bonnes intentions, même si une mauvaise programmation de leur machine a entraîné… des abus. Sutal montre un peu plus d’imagination que dans son premier livre, et son style devient moins pénible ; par exemple, le phénomène optique précédent la désintégration est bien décrit. Les personnages, cependant, sont toujours sans profondeur, et le récit est encore affligé de quelques longueurs au début de l’aventure. POUR LES 10-14 ANS.
Alain LORTIE