Pierre Pigeon, Le Grand Ténébreux (Fa)
Pierre Pigeon
Le Grand Ténébreux
Montréal, Québec/Amérique, (Jeunesse roman) 1986, 128p.
« Les Sages qui gouvernent la dimension à laquelle nous appartenons nous ont permis de nous matérialiser ici. Nous devons maintenant dématérialiser les élèves, de façon à tout transplanter dans notre univers. »
« Nous », c’est un trio loufoque qui a envahi l’école Laflamme et usurpé le bureau du directeur : le Grand Ténébreux aux cheveux rouges, une ballerine cosmique appelée Spacy Alice usant d’un parfum hypnotique, et un magicien semi-punk nommé Laffy Fofilet, armé d’une baguette magique. Leur intention est d’observer en laboratoire une école terrienne. Deux écoliers, Klaxon et Ombrelle, déjoueront leurs desseins en trouvant la petite boîte qui préside aux apparitions et aux disparitions du trio clownesque.
Quelques verbes mal employés, généralement dans un sens dépassant celui qu’ils devraient avoir, et les interventions mal intégrées du narrateur, qui envahissent l’épilogue et déséquilibrent le récit, témoignent d’une maîtrise incomplète du genre romanesque. La fin du roman promet une suite remettant en scène les deux gamins apparemment venus de la même dimension que le trio bizarre et chargés de contrecarrer leur plan.
Cette deuxième prestation de Pierre Pigeon n’est guère plus convaincante que L’Ordinateur égaré, dont on s’étonne qu’il ait figuré parmi les finalistes du Prix de Littérature de Jeunesse du Conseil des Arts, au même titre qu’un Géants de Blizzard, par exemple.
Alain LORTIE