Louise Lévesque, Les Enfants d’Ydris (Fy)
Louise Lévesque
Les Enfants d’Ydris
Montréal, Québec/Amérique, 1990, 172 p.
Les enfants d’Ydris, les Ydrans, sont des êtres à l’apparence d’enfants mais vieux de quelques siècles, et nés des étoiles ; ils se sont donnés la mission de protéger les forêts de la Terre. Ils détiennent pour ce faire une bille contenant de la lumière stellaire. L’un d’entre eux, Ludwig, perd ladite bille aux mains d’enfants en excursion dans sa forêt, et entreprend de la rechercher dans Bouquinville avec l’aide d’un chauffeur d’autobus scolaire. Dans la même ville, Judith veut trouver le coupable d’un crime : on lui a volé, à elle et à son grand-père (qui en est mort) une formule qui leur permettait de voyager dans le temps ; elle convoite la bille des Ydrans pour arriver à ses fins.
Pas vraiment de SF dans Les Enfants d’Ydris mais plutôt de la magie. J’en prends pour exemple la « formule » à voyager dans le temps (pas expliquée davantage) et qui est autant une formule à voyager dans la légende puisqu’un des « événements historiques » visités par les voyageurs est le mariage d’Arthur et de Guenièvre, Merlin et Lancelot étant de la partie.
L’intrigue ne s’essouffle pas, bien au contraire, elle rebondit allègrement, au point que l’une des sous-intrigues laisse le lecteur sur sa faim : le meurtre du grand-père de Judith et le vol de la formule-à-voyager-dans-le-temps ont-ils fait l’objet d’un roman précédent, ou est-ce là tout ce qu’on en saura ?
Le roman souffre d’un défaut courant, le manque absolu de naturel dans les dialogues, surtout ceux des enfants. Certes, la fiction ne doit pas reproduire exactement la langue parlée, mais elle doit quand même transposer les différences de registre entre de jeunes interlocuteurs et d’autres plus vieux, des personnages plus instruits et d’autres moins, etc. Mais peut-être qu’à Bouquinville, les enfants parlent comme des livres…
Alain LORTIE