Joël Champetier, La Prisonnière de Barrad (Fy)
Joël Champetier
La Prisonnière de Barrad
Montréal, Paulines (Jeunesse-Pop 76), 1991, 160 p.
Il s’agit de la suite tant attendue de La Requête de Barrad où les héros étaient abandonnés au beau milieu d’une situation critique : la petite princesse Melsi était prisonnière de l’ogre Barrad, au grand désespoir de son père le roi. Son conseiller Sirokin, accompagné de trois soldats et d’un jeune serviteur, était parti avec pour mission de trouver un sylvaneau, exigé par le Barrad pour mettre fin à l’occupation du château ; il s’était retrouvé, avec un seul soldat et le jeune Nestorien, aux prises avec un féroce monstre lacustre.
Mais il y a aussi dans cette histoire le chef des armées du roi, Ferodelis, qui n’est pas exactement le serviteur loyal auquel le roi serait en droit de s’attendre. D’étranges desseins lui viennent à l’esprit, qui finiront par bouleverser le cours des événements.
Finalement, pour compliquer davantage le scénario, il y a Diarmuid, la sylvanelle. Car Nestorien et ses compagnons ont bel et bien déniché la rançon exigée, mais ils étaient loin de penser qu’ils se trouveraient devant une jeune fille d’une beauté irréelle et… extraordinairement amorphe ! Leur voyage de retour ne sera pas sans embûches, mais il leur permettra de découvrir divers aspects de la sylvanelle qu’ils n’avaient jamais envisagés, et leur cœur se révoltera à l’idée de livrer la pauvre créature à Barrad. Mais ils n’ont pas le choix. Ou peut-être l’ont-ils ?
Pendant que Nestorien et son groupe ramènent la sylvanelle, pendant que Ferodelis manigance des projets invraisemblables, pendant que le roi s’inquiète à tout propos, la princesse Melsi apprend à mieux connaître son geôlier. Elle aussi aura droit à son lot de surprises.
L’histoire, quoi qu’il en paraisse à première vue, est simple à comprendre. Les lieux et les personnages sont les mêmes que dans La Requête de Barrad et l’auteur arrive à les rendre clairs sans de longs paragraphes descriptifs, sauf pour la sylvanelle. Car, de la race des sylvaneaux, on n’apprend malheureusement presque rien. Il y a beaucoup de sous-entendus, de demi-réponses, mais notre curiosité bien légitime envers ces êtres apparemment parfaits reste inassouvie. Dommage.
Comme dans le premier livre, les personnages se retrouvent à plusieurs reprises dans des situations qui ne manquent pas d’humour, mais ils doivent aussi faire face à des conflits, autant avec eux-mêmes qu’avec les autres. Cela provoque des péripéties souvent tout à fait inattendues, surtout vers la fin, et fait monter la tension, beaucoup plus que dans le premier livre. À tout instant, on est tenté d’aller voir à la dernière page pour savoir si, oui ou non, l’histoire finit bien. Lorsque vient enfin le coup de théâtre final, chacun reste bouche bée ! C’est que la fin est pour le moins incroyable. Même les plus malins ne pourront pu en deviner quoi que ce soit avant de la lire.
Julie MARTEL