Alain Lebugle, La Chasse aux vampires (Fa)
André Lebugle
La Chasse aux vampires
St-Lambert, Héritage (Échos), 1992, 157 p.
On nous a changé notre Lebugle ! D’une écriture archiclassique, empesée à l’occasion, André Lebugle est passé au style Soulières/Arnau/Brochu (je pourrais allonger la chaîne, mais je m’arrête). Bref, de l’humour constant, jeux de mots à foison et comparaisons imagées, éternuements, plats de sauce renversés et escaliers déboulés, le tout dans une narration qui s’adresse directement au jeune lecteur. Ce procédé, appliqué au fantastique et à l’horreur, on peut l’aimer ou ne pas l’aimer. A en juger par la popularité de l’humour en littérature jeunesse, les jeunes en raffoleront.
L’histoire ? Lajoie, pris d’un mal de dent, va se faire soigner chez un dentiste inconnu. Cet homme robuste et son infirmière s’avèrent être un couple de vampires, qui le kidnappe. Lajoie s’échappe de leur sous-sol, fait la connaissance d’un couple de chasseurs de vampires dans un hôtel et devient leur associé involontaire au sein d’un trio à la Ghostbusters. Après une victoire chanceuse sur un vampire local, Lajoie prend des vacances sous les tropiques. Mais il est poursuivi jusque là-bas, en plus d’avoir maille à partir avec les hommes de main d’un truand local.
Ce livre-ci, il faut le lire avec un kilo de sel : tout relève de la farce, du vaudeville et de la comédie bouffonne. Ou de Ghostbusters : on rencontre dans le roman quelques emprunts aux deux films et à la série télévisée, entre autres les gadgets équipant la voiture des chasseurs de vampires (une Chevrolet plutôt qu’une Cadillac), et les armes projetant un fluide nocif.
Il faut laisser son scepticisme au vestiaire, si on est un lecteur adulte (mais le public visé a douze ou treize ans). Sinon on se demanderait (entre cent autres questions) pourquoi un couple de chasseurs de vampires dormait justement dans la chambre voisine de celle de Bill Lajoie, à l’hôtel où les vampires l’ont relancé.
Alain LORTIE