Vincent Lauzon, Bouh le fantôme (Fa)
Vincent Lauzon
Bouh, le fantôme
Saint-Lambert, Héritage (Pour lire), 1992, 125 p.
Bouh Frissons habite une maison toute délabrée qui, pour lui, est la plus belle. Il s’agit d’une maison de chambres, et toutes sortes d’individus y habitent. Pas des humains, bien entendu, mais des monstres qui, d’ailleurs, se méfient beaucoup des gens comme nous. Il y a Bram Kellekanines, un vampire à cause de qui il a fallu enlever tous les miroirs de la maison, Yaded Osiris, une momie qui, avant sa retraite, avait pour profession de jeter des malédictions aux explorateurs, Ludovic Délicat Ladouceur, un sasquatch cultivé, le fantôme de Napoléon, et d’autres personnages aussi étranges qu’une femme lézard ou qu’un loup-garou hippie. Et Bouh nous fait rencontrer tous les locataires de la maison à travers des scènes de leur vie quotidienne.
Voilà une histoire vraiment très simple. En fait, on dirait le premier épisode d’un téléroman. Tous les personnages nous sont présentés et on apprend un peu quels sont leurs caractères, en plus d’être témoin de certains incidents de leur vie. Mais même s’il est question de fantômes, de loup-garous, de squelettes et de monstre du Loch Ness, tout ce qui se passe dans Bouh, le fantôme pourrait arriver à un garçon ordinaire. Il n’y a qu’à regarder la couverture : on dirait tout simplement un garçon et un chien déguisés en fantômes ! Et à vrai dire, c’est normal, puisque l’histoire s’adresse à des lecteurs d’à peu près huit ans.
Ce qui n’empêche pas Bouh, le fantôme, d’être absolument charmant. Le ton est celui d’un enfant, qui avoue même que c’est la première fois qu’il écrit un livre et qu’il espère finir par s’améliorer. Comme c’est un fantôme qui parle, il voit nécessairement les choses sous un autre angle que nous. Il s’adresse directement au lecteur, les mots ne sont pas compliqués, et puis c’est souvent très drôle. Que demander de plus ?
Julie MARTEL