Francine Pelletier, La Bizarre Aventure (SF)
Francine Pelletier
La Bizarre Aventure
Montréal, Paulines (Jeunesse-Pop #86)
1993, 120 p.
Revoici, après une longue absence, l’héroïne de Monsieur Bizarre et Des Vacances bizarres : Raf. Elle a un peu vieilli (elle est maintenant au secondaire), mais elle n’a pas du tout changé.
Elle est toujours aussi sympathique, toujours aussi curieuse et elle possède toujours son fameux don de télépathie. Mais si, dans ses aventures précédentes, c’était ce qui l’amenait à plonger en plein mystère, cette fois elle s’y trouve catapultée bien malgré elle !
Dès sa première journée au secondaire, elle trouve le moyen de vivre trois expériences imprévues. D’abord, elle tombe en amour pour la première fois de sa vie avec Maxime, un grand Noir à la carrure athlétique. C’est ce qui déclenche tout. Avant que la cloche ne sonne, Raf se trouve une excuse pour aller voir Maxime jouer au ballon avec des amis. Ce qui la place sur les lieux d’un terrible accident de voiture auquel l’élu de son cœur n’échappe que de justesse : un drôle de bonhomme en pantalon rose fuschia s’est sacrifié pour lui sauver la vie.
Un peu plus tard, Raf revient sur les lieux de l’accident et y rencontre un autre homme vêtu d’un pantalon fuschia, le jumeau presque parfait de celui qui a sauvé Maxime. Elle trouve ça un peu bizarre, d’autant plus que ce monsieur ne sait même pas se servir d’un téléphone public… Mais lorsque, à sa sortie de l’école, il l’aborde discrètement, lui révélant qu’il a besoin d’elle pour faire évader le premier zigoto en pantalon rose de l’hôpital, elle devient franchement intriguée. En acceptant, elle ne sait pas du tout dans quoi elle s’embarque !
Les deux premiers titres de la série nous avaient habitués à des histoires de mystère beaucoup plus que de science-fiction. Seul le don de Rafaëlle sortait de l’ordinaire, ce qui n’est pas le cas de La Bizarre Aventure. Car même si la part de mystère demeure très grande, surtout dans la première moitié du roman où le lecteur ne comprend pas plus que Raf ce qui se passe, la deuxième partie est carrément de la science-fiction : c’est une histoire de voyage dans le temps. Raf et son ami Martin vont même aller faire un petit tour dans le futur (dont la couverture est un extrait très représentatif) !
Considérant le public assez jeune auquel la série s’adresse, c’est presque un tour de force que d’arriver à expliquer clairement un voyage temporel aussi complexe que celui qui nous est décrit. Si j’ai bien compté, le personnage qui vient du futur ne fait pas moins de six voyages, et dans deux corps apparemment différents ! Mais ce niveau de difficulté supérieur, par rapport aux deux livres précédents, est assez logique, à mon avis. Il est en quelque sorte la dernière étape d’une évolution, à laquelle l’auteure n’a pas cessé de nous préparer en nous montrant une Rafaëlle de plus en plus maîtresse de son don. L’évolution vers une science-fiction plus pure n’a donc rien d’étonnant et ceux qui ont suivi la série devraient bien s’y retrouver… et s’y plaire. (Surtout s’ils habitent Ste-Dorothée comme Rafaëlle et… Francine Pelletier, ils se trouveront en terrain connu !)
Julie MARTEL