Bernard Chapleau, Les Mirages du vide (SF)
Bernard Chapleau
Les Mirages du vide
Montréal, Boréal (Boréal inter), 1993, 218 p.
Alors qu’il se dirige vers l’étang des castors, où il compte filmer la construction de la cabane des rongeurs, Stéphane fait une rencontre des plus inattendues. Un vaisseau spatial flotte au-dessus de l’étang et une jeune fille tout à fait humaine nommée Aster en sort. Le plus étonnant, c’est qu’elle l’appelle par son prénom !
Elle a un message à lui transmettre de la part de quelqu’un qui le connaît. Cette personne dont on n’apprendra la véritable identité qu’à la fin a besoin de lui pour un procès, quelque part dans l’espace. Aster peut même lui fournir l’oreille qui a toujours manqué à son vieil ours en peluche comme preuve de ce qu’elle avance. Malgré quelques hésitations, Stéphane accepte de la suivre dans l’espace ; elle lui promet que le voyage ne durera que trois jours.
Mais une fois au milieu des étoiles, Stéphane sera mêlé à tellement de conflits et il lui arrivera tant d’aventures que le délai de trois ne jours ne sera pas suffisant pour tout régler. Et qui sait s’il retournera même un jour sur la Terre ?
Ce roman me laisse une drôle d’impression, à la fois sympathique et déplaisante. Je ne peux dire que je l’ai aimé ; trop de détails, parfois majeurs, m’ont agacée pendant tout le roman pour que le charme de la lecture ait vraiment opéré. Mais en même temps, j’aurais voulu pouvoir le lire tout d’un trait et ne le refermer qu’une fois rendue à la dernière page.
Car l’histoire est intrigante ; au début, elle nous paraît un véritable imbroglio ! Il y a beaucoup de personnages et chacun a un passé, ses petits secrets, ses amitiés et ses motivations propres. Et l’on découvre tout cela petit à petit, en même temps que Stéphane. Enfin… dans le meilleur des cas. Il arrive que l’on devine ce qui se passe plusieurs pages avant la grande révélation, parce qu’on a déjà lu quelque chose de semblable auparavant.
En fait, l’histoire n’est pas d’une originalité à tout casser. C’est un mélange d’un peu tout ce que l’on peut trouver dans les classiques de la SF… y compris dans la série de BD du Scrameustache ! La justification de la présence d’humains dans l’espace, par exemple. Figurez-vous donc que ce sont des Atlantes, ceux-là même qui habitaient l’Atlantide avant qu’elle ne soit engloutie, dix mille ans plus tôt, et qui se sont exilés dans l’espace grâce à leur avance technologique ! Ça vous dit quelque chose ? Mais ils ont décidé de ne pas avoir de contacts avec la Terre, pour ne pas interférer avec son développement, et ils ont tous des noms à consonance grecque, ils ont lu Antoine de St-Exupéry, et l’un d’eux détient une collection d’armes terriennes de toutes les époques…
Ce ne sont que des détails, des incohérences ou des facilités. Mais c’est suffisant pour gâcher la découverte du monde qui nous est décrit. Malgré cela, on ne peut mettre le livre de côté, une fois qu’on a commencé à le lire ! J’en viens donc à la conclusion que Les Mirages du vide est un bon roman d’aventure (ou de mystère, peut-être) mais que, pour un roman de science-fiction, c’est très moyen. Peut-être que la prochaine fois, ce sera mieux réussi ?
Julie MARTEL