Francine Pelletier, La Saison de l’exil (SF)
Francine Pelletier
La Saison de l’exil
Montréal, Paulines (Jeunesse-Pop #82), 1992, 150 p.
À chaque fois que je pense aux scénarios des romans pour jeunes qu’on trouve sur le marché, je me dis que ce doit être un tour de force pour l’écrivain d’imaginer une intrigue policière complète et de la faire tenir en si peu d’espace, de manière à ce qu’elle soit quand même passionnante. Pourtant, cela semble facile pour Francine Pelletier, qui y réussit encore une fois avec son nouveau roman La Saison de l’exil.
Pour ceux que l’histoire d’Arialde passionne et que la fin du Septième Écran avait laissés abasourdis, la suite est plus que bienvenue ! Exilée de sa planète natale, elle se retrouve sur Titan, dans la colonie sous dôme appelée Antarctis. Par une ironie du sort, elle débarque en plein mystère, alors que c’est précisément pour avoir tenté d’en élucider un qu’elle a été exilée !
Cette fois, il n’est pas du tout question d’écologie, sur une lune sans atmosphère respirable, où il fait -180°. La nouvelle intrigue est basée sur le hockey : le jeune champion Benjamin Vidal a trouvé la mort lors d’une partie. La version officielle parle d’un accident, mais d’aucuns songent plutôt au suicide. Arialde, elle, trouve que certains détails ont été omis et décide de s’en mêler, selon son habitude. Mais cette fois, ce n’est pas seulement à la discrétion des gens qu’elle se heurtera, mais aussi à leurs sentiments, ce qui est plus délicat. Comme l’histoire est très bien écrite, le lecteur nagera dans le doute jusqu’au dénouement.
La fin du roman en est une « à la Pelletier », pourrait-on dire. Ceux qui ont lu ses autres livres savent bien ce que je veux dire : on a toujours l’impression que l’histoire n’est pas vraiment terminée, à la dernière page, et qu’il manque un « à suivre ». C’est fort angoissant pour le lecteur, que Francine Pelletier tient facilement en haleine.
Somme toute, il est assez agréable de savoir que les aventures d’une héroïne aussi attachante peuvent se poursuivre à l’infini. Les bonnes choses ne devraient jamais avoir de fin !
Cette fois encore, on peut parier qu’il y aura une suite, dans laquelle Arialde se retrouvera sur Cristobal, cette nouvelle planète habitable dont on apprend la découverte dans La Saison de l’exil. Et Jérémie, qui a bien changé depuis Le Septième Écran, devrait s’y retrouver avec elle. Du moins, on l’espère car, pour une fois, c’est plutôt lui qui pique notre curiosité, sans que l’auteure nous explique quoi que ce soit à son sujet.
Comme les autres fois, j’attends donc le prochain roman de Francine Pelletier !
Julie MARTEL