Francine Pelletier, Mort sur le Redan (SF)
Francine Pelletier
Mort sur le Redan
Montréal, Paulines (Jeunesse-Pop, 64), 1988.
La planète Arkadie a été découverte il y a cinquante ans. Elle est similaire à la Terre ; par contre, elle n’a pas été colonisée. Sur tous ses continents, elle est envahie par des machines à la recherche de minerai. Une seule région est interdite aux compagnies minières ; consacrée à la recherche et aux habitations des scientifiques qui y travaillent, cette paisible réserve intéresse grandement les compagnies minières.
Arialde est une adolescente « fabriquée », de même que Ian, Fédric et Marline avec qui elle cohabite. Sous la responsabilité de Nounou, l’ordinateur pensant, ils attendent le retour de la Terre des généticiens qui les ont conçus. Les quatre enfants sont de parfaits Arkadiens, conçus pour résister aux écarts de température de la planète.
On s’aperçoit que des prospecteurs d’importantes compagnies minières se sont introduits dans la zone interdite. Puis, découverte d’un squelette aux abords du Redan, la chaîne de collines. Un prospecteur ? Un chercheur ? Quoi qu’il en soit, Arialde et Ian, témoins principaux de l’affaire, sont appelés à retrouver l’assassin.
Comme dans son premier roman. Le Rendez-vous du désert, Francine Pelletier établit dès le début une situation, un monde, qui deviennent très clairs dans l’esprit du lecteur. Cependant, à la différence du précédent, où l’intrigue s’étirait et devenait répétitive dans la deuxième partie. Mort sur le Redan tient le lecteur en haleine du début à la fin, même après l’établissement de la situation. L’auteure insère beaucoup de personnages dès le début, mais même un tout jeune lecteur risque de ne pas en oublier un seul puisqu’ils sont très bien présentés.
Cependant, certains éléments du contexte sont stéréotypés : capsules monoplaces, œil-caméra, portes coulissantes et… ordinateur pensant ! L’ordinateur, Nounou, est présent partout dans la maison. Il est capable d’« émotions », de préférences et peut prendre des décisions. Il fait même des gâteaux au chocolat ! Cet ordinateur pourrait paraître ou enfantin ou superflu, mais il est excusé par deux détails importants : son rôle capital dans le roman et le rêve que tout jeune a caressé un jour ou l’autre d’avoir un ordinateur parlant, pensant, serviable, toujours poli… bref, un véritable ami. Car il ne faut pas oublier que Francine Pelletier écrit ici pour les jeunes. Et, à en juger par l’amélioration du récit entre le premier et le second roman, elle pourrait bien devenir l’une des préférées des amateurs de Jeunesse-Pop.
Sylvain GAGNÉ