Marie Plante, La Barrière du temps (SF)
Marie Plante
La Barrière du temps
Montréal, Paulines (Jeunesse Pop, 36), 1979, 98 p.
Une jeune femme du nom de Véronique, séjournant seule dans la maison de son ami Simon, en pleine forêt, se trouve aux prises avec un phénomène étrange : une brume suspecte, noirceur du ciel, arrêt des horloges, écoulement rapide du temps. Au centre de ce mystère, une rivière qui traverse le domaine. En allant enquêter de ce côté, Véronique est contactée par des extraterrestres, qui réclament d’elle du carburant pour leur vaisseau en panne. Réussira-t-elle à s’en procurer tout en cachant ses intentions à ses amis inquiets de son comportement ?
Âgée de 26 ans, Marie Plante en est à son quatrième roman dans la collection Jeunesse-Pop, mais c’est le premier qui soit de la SF. Les personnages, Véronique, son frère, leurs amis, semblent avoir été les héros des romans précédents et l’auteur ne se prive pas de nous rappeler ses trois titres précédents par des allusions qui échappent à quiconque ne les a pas lus.
Écrit au présent, sur un rythme lent, truffé des soliloques plutôt insipides de Véronique, le récit est anémique et laissera sur leur faim les jeunes lecteurs friands d’action. Les péripéties sont rares et sans éclat ; des dialogues sans grand intérêt et la mention de gestes anodins meublent les temps morts. Plutôt que de nous faire languir ainsi, l’auteur aurait pu consacrer quelques paragraphes à expliquer, pour ceux qui ne seraient pas au courant, la nature des relations unissant Véronique et ses amis, au lieu de nous rappeler qu’il en est question dans les récits précédents. Comble d’ironie, on découvre à la fin du roman qu’il est « à suivre » et on pourra toujours espérer apprendre cette année l’explication du seul mystère que comporte l’intrigue : le motif de la visite des extraterrestres. Un roman bien écrit mais sûrement pas le plus palpitant de la collection, et doté par surcroît d’une illustration de couverture assez idiote.
Alain LORTIE