Philippe Gauthier, L’Héritage de Qader (Fy)
Philippe Gauthier
L’Héritage de Qader
Montréal, Paulines (Jeunesse-Pop #68), 1990, 122 p.
Dans un coin de Télesgrie, le jeune Télem, orphelin après la mort de sa mère, se trouve pourchassé par de puissants sorciers. Ils sont deux groupes : les magiciens noirs et les blancs, qui cherchent à s’emparer d’un mystérieux anneau ayant appartenu à sa mère. Qu’attendent-ils de lui ? Quelle est l’importance de l’objet maintenant en sa possession ? Sa vie, jusqu’alors paisible, sera remplie d’aventures où se mêleront magie, amour, mystère, danger et combat qui le mèneront à sa destinée…
Ce premier roman de Philippe Gauthier mérite vraiment qu’on s’y arrête. Il gravite autour d’une approche nouvelle et originale de la magie et des raisons philosophiques qui divisent les magiciens en deux camps. Beaucoup de romans, particulièrement en anglais, ont essayé de bien représenter la magie dans un monde fictif moyenâgeux, mais L’Héritage de Qader est sûrement l’un des plus réussis. Le monde est vivant, réaliste. On n’a aucun mal à entrer dans l’action et à se laisser convaincre que la magie est quelque chose de tout à fait normal, mais combien compliqué du point de vue éthique et philosophique. De façon simple, logique et convaincante. Gauthier nous explique les motifs qui poussent les magiciens blancs et noirs à être constamment en lutte. Contrairement à d’autres romans, on ne s’attarde pas aux possibilités mais bien aux ramifications très précises de la magie.
Globalement, l’histoire n’apparaît qu’un prétexte pour présenter ce concept, mais on remarque une attention toute particulière aux personnages et à leur psychologie. Télem et Alys sont sûrement les plus réussis et il est intéressant qu’une relation se soit formée entre eux.
Finalement, Philippe Gauthier réussit avec brio à nous faire rêver d’un monde différent, intelligent, avec la touche magique qui nous fait espérer revoir Télem dans de nouvelles aventures.
Philippe LEWIS