Élisabeth Vonarburg, Le Jeu de la perfection (Tyranaël -2), Mon frère l’ombre (Tyranaël -3), L’Autre Rivage (Tyranaël -4) (SF)
Élisabeth Vonarburg
Le Jeu de la perfection (Tyranaël -2)
Mon frère l’ombre (Tyranaël -3)
L’Autre Rivage (Tyranaël -4)
Beauport, Alire, 1996 et 1997, 326 p., 358 p. et 450 p.
À un rythme endiablé, depuis un an, se succèdent les volumes composant le cycle de Tyranaël d’Élisabeth Vonarburg. Pour le lecteur compulsif, il est tout à fait agréable de voir l’auteure tout autant que l’éditeur garder la cadence car ainsi se conserve tout le plaisir de la lecture d’une saga science-fictionnelle en cinq tomes. Or, dans les romans successifs composant la série, c’est un monde d’une cohésion assez impressionnante qui, sur fond de réflexion sur le rapport au réel – et à la fiction, et au souvenir –, se dessine graduellement.
Le premier tome de la série, Les Rêves de la mer, déjà couvert dans ces pages (Solaris 120), racontait la petite histoire de la colonisation de la planète Tyranaël par une population humaine avec, en parallèle, les derniers jours de la civilisation des Ranao, hôtes initiaux de la planète dont les nouveaux arrivants ne trouveraient aucun survivant. Dès l’installation et l’incroyable disparation des premiers groupes de colons, les humains entrevoyaient l’ampleur du mystère entourant la planète nommée maintenant Virginia. Ce roman contribuait à soulever au moins autant de questions nouvelles qu’il apportait d’éléments de réponse, à commencer par le plus grand de tous, cette Mer apparaissant sur la planète durant la moitié de l’année locale et semblant absorber toute matière vivante.
Les Rêves de la mer faisait le pont avec la suite du cycle grâce à l’entrée en scène, à la fin du roman, de Simon Rossem jeune. Chez ce dernier, le mystérieux dispositif magnétique entourant une île du nord de la planète Tyranaël-Virginia réveillait alors de puissants pouvoirs de télépathe dont il était apparemment le premier humain à jouir. Le Jeu de la perfection s’amorce quelques dizaines d’années après la conclusion du roman précédent ; c’est Simon qu’on y retrouve, jouant de manière plus ou moins heureuse les deux ex machina. Le récit débute au moment où il en est à sa seconde vie, c’est-à-dire qu’après avoir vécu soixante-seize années terriennes au terme desquelles il a sombré momentanément dans une sorte de coma, il a retrouvé un deuxième souffle et une enveloppe corporelle qui, sous les apparences de la vieillesse inoffensive, est redoutablement en forme. Cette caractéristique inédite permettra à Simon de présider de manière souterraine aux destinées de Virginia à travers les identités successives qu’il adoptera au gré de ses résurrections.
Le sous-titre de ce tome n’est pas anodin et renvoie directement à l’analogie entre le jeu des anciens habitants de Tyranaël, jeu où il est toujours périlleux de gagner, et celui de Simon, dont les victoires ne sont que de minuscules pas à l’échelle de l’humanité. Celui-ci fera d’abord la découverte de plaques mémorielles qui lui seront un enseignement précieux sur la société des Ranao, anciens habitants de la planète. Puis, inlassable, il s’emploiera à surveiller les nouveaux pouvoirs extrasensoriels qui surgissent graduellement dans la population, et à veiller à canaliser les énergies de ces mutants au sein d’un groupe de résistants. Toutes ses actions sont menées dans le plus secret et, surtout, en ne laissant jamais deviner aux autres qu’il est doté d’extraordinaires facultés de télépathe. C’est ainsi que Simon fera la connaissance de jeunes durement éprouvés par la vie en raison justement de capacités psi qui font peur. Il y a d’abord Tess, qui apprend à assumer sa nature mutante, mais qu’il trahit cruellement en se refusant à lui révéler ses propres pouvoirs à lui. Il y a ensuite Michaël qui ne surmontera jamais tout à fait une enfance passée dans la solitude d’un pouvoir demeuré tabou pour son entourage. Il y a enfin Martin, le plus puissant de tous, qui refusera de devenir une projection de Simon et de marcher dans les traces de celui-ci. Le récit s’achève alors que la tentative de prise de possession du pouvoir a échoué. À la fin du roman, l’histoire n’est pas encore écrite, on ne peut présumer de l’impact que l’existence des mutants aura sur l’humanité.
Cent soixante saisons plus tard, c’est Mathieu que l’on retrouve dans Mon frère l’ombre. Celui-ci s’évade du climat concentrationnaire d’une geôle souterraine où on le gardait prisonnier pour qu’il débloque – c’est-à-dire, pour que se réveillent, au profit du pouvoir dominant, les capacités extrasensorielles dont on le suppose doté. La société virginienne est alors contrôlée secrètement par une armée diligente d’êtres qui se servent de leurs facultés extrasensorielles pour exercer leur joug sur la population. Pratiquement tous les Virginiens, cependant, sont dotés d’une faculté de perception sensitive et on fait montre de circonspection face à ces personnes que, comme Mathieu, on ne peut sentir, d’autant qu’on associe l’absence de ces facultés avec certaines origines terrestres, donc colonisatrices (Virginia a rompu les liens avec la mer planète). Mathieu rend bien aux autres cette méfiance. Son enfance passée en captivité l’a rendu soupçonneux ; il ne parviendra jamais à faire entièrement confiance aux gens, même à ceux qui sembleront vouloir l’aider, que ce soit les membres de la famille d’Egan Merrill où il passe deux années tranquilles en prétextant l’amnésie pour camoufler les brèches de ses années de captivité, Abram Viateur (qui n’est autre que le Simon du deuxième tome ayant adopté une autre de ses identités) qui le prend en charge au moment opportun ou encore les Bordes, des rebelles chez qui ce dernier le mène et dont l’extrême gentillesse apparaît comme infiniment suspecte pour Mathieu.
Celui-ci, qui a été élevé dans l’envers du décor, du côté sombre des facultés psi dont la nature dote progressivement les êtres humains, devra apprendre à se raccommoder avec ces capacités qui se refusent à lui, mais aussi à se réconcilier avec lui-même et avec son image qu’il lit dans le regard des autres. Chez les Bordes, il s’entraînera progressivement à la confiance, puis à l’attachement à l’autre, en particulier à Nathalia dont il deviendra l’amant. Il consentira à participer aux explorations du groupe sur une nouvelle mutation, soit la faculté de rêver d’autres univers. Les séances de groupe ne réveilleront apparemment aucune capacité nouvelle chez lui, mais, soudain, un beau jour de départ de la Mer, une licorne l’entraînera dans la substance bleue et il se retrouvera sur le rivage d’une planète nouvelle qui n’est autre que la terre d’accueil des anciens habitants de Tyranaël.
Le quatrième tome de la série, L’Autre Rivage, comprend deux histoires en parallèle et pouvant se lire en miroir. D’une part, s’amorçant sur la planète alternative où les Ranao ont été transportés par la Mer au temps des passages successifs, on retrouve celle de Lian. Ce dernier, petit-fils d’un passeur humain célèbre ayant traversé la Mer de Virginia à Atyrkelsaõ, a grandi dans une société par laquelle il se sent rejeté car il incarne pour elle tout ce qui lui fait peur – l’inversion de la mutation jusqu’à la disparition des pouvoirs extrasensoriels, mais aussi la colonisation de Tyranaël qui a forcé le départ de toute sa population et la crainte toujours mystique d’être rejeté par la Mer. Après avoir retrouvé puis de nouveau perdu un père qui n’accepte pas d’être différent, Lian va tenter l’impossible, emprunter le passage par la mer en sens inverse pour rallier Virginia. C’est le récit de sa vie sur sa planète d’origine et celui sur sa terre d’emprunt qui sont d’abord présentés en alternance. D’autre part, surgissant plus loin dans le roman, il y a l’histoire d’Alicia, qui s’amorce sur – dans – un satellite fuyant une Terre saccagée et se poursuit sur Virginia. Alicia aussi a grandi entre deux mondes, celui du satellite et ses petites politicailleries en vase clos, et un monde virtuel simulant les grands territoires virginiens ; elle n’a pas été formée que dans un seul but, se rendre sur l’ancienne colonie le temps de récupérer dans les fichiers informatiques une formule de propulsion oubliée de tous depuis des siècles.
L’histoire de Lian et celle d’Alicia a donc en commun un déracinement conjugué à une double lecture du monde. Dans leur monde d’emprunt, ils expérimentent aussi la double identité : Lian sera renommé Liam et Alicia se fera connaître des Virginiens sous le nom d’Alice. Ils partageront aussi un certain désenchantement. Lian ne trouvera pas en Virginia la terre d’accueil qu’il espérait, il sera trahi par celui en qui il avait mis toute sa confiance et découvrira l’ordre occulte de la planète dont les destinées sont guidées dans le plus grand secret par une poignée de mutants puissants. Alicia aussi goûtera à la fourberie des dirigeants de Virginia et sera mise en contact avec la vraie nature du pouvoir planétaire, mais c’est face à ses propres facultés humaines qu’elle vivra une désillusion. Les destins des deux personnages, déchirés entre l’exercice de leur libre arbitre et l’ordre immuable du monde, se croiseront ultimement et l’union d’Alicia et se Lian semblera leur redonner une certaine sérénité. Si l’une et l’autre histoires parallèles sont des récits de déracinement, le discours romanesque suggère ici une labilité des racines : Alicia et Lian, à l’instar des arbres-Gomphal dont la présence marque le début et la fin du roman, ont des racines en forme de pseudopodes qui consentent à migrer lorsque l’appel se fait sentir tout en sachant s’ancrer dans un terreau favorable.
À travers son cycle Tyranaël, Élisabeth Vonarburg élabore une saga qui, à l’échelle d’une planète et ayant celle-ci pour figure centrale, se déroule sur plusieurs siècles. Cela n’empêche pas chaque récit de conserver ses dimensions intimes, de se cristalliser dans la quête d’un individu qui, pour être extraordinaire d’un point de vue humain, n’en demeure pas moins d’une humaine imperfection. De même, l’univers qui résulte du processus d’écriture et qui se construit au gré des volumes est d’une crédibilité et d’une cohérence inébranlables, et pourtant, chaque roman est aussi un événement en soi, développant des problématiques qui lui sont propres et bouclant le cycle de manière provisoire.
Ainsi, Le Jeu de la perfection, grosso modo, relate l’histoire d’une figure paternelle qui tente de guider ses enfants spirituels, mais d’un démiurge qui n’a de divin que l’immortalité (temporaire ?) dont il semble doté et qui n’a pour l’orienter, lui, que ses émotions et sa bonne foi humaines, teintées aussi, sans doute, de ses pulsions inconscientes. Si Les Rêves de la mer ratissait fort large en livrant à la fois l’histoire de Tyranaël et celle de la nouvelle colonie Virginia, ce tome se concentre sur la quête monomaniaque de Simon. Par essence et pratiquement par nécessité, allant de quêtes en demi-victoires, la trame de ce roman repose sur la répétition des expériences. Or cette logique truquée où l’on finit par comprendre que Simon sera toujours là en temps opportun a quelque chose de lancinant. Ce trait narratif a son côté positif, cependant, car il contribue à nous faire pénétrer dans le point de vue d’un personnage pour qui la vie serait en quelque sorte un éternel recommencement et contribue aussi à articuler une réflexion sur la notion d’histoire qui ne se déroulerait pas en une inlassable et glorieuse progression, mais dans un rapport chaotique entre les causes et leurs conséquences. En ce sens, ce roman contient une proposition essentielle sur le rapport au réel qui prévaut à la construction du cycle entier.
C’est aussi sur l’obscure logique des choses que porte Mon frère l’ombre, mais c’est ici par le biais du souvenir et de l’oubli que se construit le rapport au monde. Le personnage central doit reconquérir bribe par bribe les pans d’univers dont l’a privé un maître sans scrupules et réapprendre à vivre dans un système dont il ne saisit pas tous les enjeux et au sein duquel on lui fait peut-être jouer un rôle qui n’est pas le sien. Ce roman constitue aussi une fable sur la confiance, puisque le héros, en l’absence de repères familiers, devra se défier de sa propre méfiance face à la société qu’il découvre et aux gens qu’il croise. Ce n’est que dans l’abandon total à l’autre, joliment incarné dans une créature à l’apparence chimérique, une licorne, qu’il trouve sa voie et plonge dans la Mer. Le cadre planétaire et les pouvoirs psi qui s’y sont développés et qui ont occupé l’avant-scène du premier tome sont ici, encore plus que dans Le Jeu de la perfection, relégués à l’arrière-plan pour faire place à un drame plus intime, au drame d’un humain étiqueté comme différent et par là ostracisé. Aussi, si le premier des cinq ouvrages constituant le cycle de Tyranaël se faisait prometteur tout en laissant, par la force des choses, lecteurs et lectrices sur leur faim et si le deuxième se présentait plutôt comme un récit charnière nécessaire mais moins autonome, ce tome central est plus autosuffisant et correspond au temps narratif où Tyranaël atteint sa vitesse de croisière, en quelque sorte. Il est intéressant bien sûr de lire l’ouvrage en ayant lu les deux autres et ainsi de voir l’auteure tester son hypothèse sur l’évolution d’une société, mais il est aussi possible de saisir ce récit par une reconstruction des données essentielles sur la base des présupposés émaillant le roman, d’autant que c’est un tel parcours qu’emprunte le personnage principal.
D’une certaine manière, L’Autre Rivage est l’envers de Mon frère l’ombre. Alors que Mathieu doit se départir comme d’un prisme trompeur de la méfiance à laquelle son éducation l’a conditionné, Lian-Liam et Alicia-Alice sont tous deux dotés d’une double vision potentiellement fructueuse si elle ne se solde pas par un aveuglement : celle de leur société d’origine et celle dont une double éducation ou une origine hybride les ont dotés. La réalité ou la virtualité, autant dire la véracité d’une image du monde dépendent ici du point de vue où l’on se place ; il s’agit d’une dynamique où deux (ou trois, ou quatre) modèles sociaux se jaugent et ne peuvent éviter de se juger, et où les deux personnages doivent tirer profit de leur double perspective plutôt que de la laisser tordre leur perception de la réalité. L’analogie du miroir qu’on peut traverser ou à la surface duquel on peut simplement se refléter est tout indiquée ici, d’autant qu’elle est suggérée dans le roman par le nom même du personnage renvoyant à Alice au pays des merveilles et même par une allusion au « Drink Me » du conte remplacé ici par un « Read Me » d’une image sur l’écran d’ordinateur.
En choisissant de focaliser l’action par le biais de personnages décidément fort ignorants du monde dans lequel ils sont plongés, l’auteure reproduit en quelque sorte notre propre situation de lecture du monde fictionnel en construction sous nos yeux. Cette stratégie présente une certaine facilité, surtout dans l’optique d’un cycle comprenant plusieurs tomes devant aussi se lire de manière autonome, puisque cela légitime dans chaque roman un certain exercice de récapitulation et d’explication dont la présence serait moins vraisemblable si le personnage n’était pas un outsider comme le sont Simon, Mathieu, Alice ou Lian. Cela peut être perçu comme une faiblesse mais en même temps induit une certaine identification avec les héros et héroïnes au fil de leurs découvertes, voire procure un certain plaisir pervers dans certains cas où les lecteurs et lectrices en savent plus sur l’univers représenté que ce que le présent récit veut bien en divulguer. Cette stratégie narrative contribue à la dialectique des discours en incitant à une lecture critique du texte. Le processus de distanciation se poursuit dans l’utilisation du double vocabulaire, virginien et rani (de Tyranaël-Atyrkelsaõ) et dans l’information circulant à propos de l’autre civilisation dans les différents récits et rejoint le traitement fictionnel du rapport au réel évoqué plus haut : comme on dispose souvent d’éléments d’information supplémentaires par rapport à ceux circulant dans telle tranche du récit, on dispose aussi d’éléments d’interprétation transcendant en partie les limites de celui-ci et une saisie au premier degré.
La richesse et la singularité des romans, d’une écriture riche et dépouillée, qui la composent font de Tyranaël une œuvre à la fois homogène, et polymorphe ayant en son centre des préoccupations pour l’identité et l’origine, mais aussi pour la relativité des points de vue et la nature contingente des accomplissements humains. Cette constante oscillation entre l’essence des choses et des individus et le travail individuel et social qui s’opère sur eux renvoie au cœur même de la mise en fiction. Or la référentialité et l’autoréférentialité sont constamment convoquées dans les quatre premiers romans composant le cycle, mais elles le sont d’une manière habile, c’est-à-dire que leur présence se laisse oublier. De même, la mise en abyme, se manifestant dans le premier tome présenté comme un récit romancé des rêves d’Eïlal, revient en force dans le quatrième avec le double rapport réalité/fiction établi par Lian, à la fois par la présence d’une version volontairement tordue des contes de Tyranaël et dans l’autobiographie de Lian, qui se révèle ultimement et dont les premiers mots constituent ainsi l’incipit du récit. On pourrait en fait lire en filigrane du cycle toute une réflexion sur le processus créateur intervenant à l’écriture comme à la lecture et convoquant les procédés de transposition, de condensation, bref, de fictionnalisation. Tous ces éléments existent à l’état latent dans le roman ; ils enrichissent le discours romanesque sans voler la vedette aux différents récits.
Le cycle de Tyranaël est maintenant en voie de se conclure. Après avoir exploré l’apprivoisement d’un univers, des implications d’une migration et de la nécessaire adaptation au nouveau milieu, après avoir sondé les aspects positifs et négatifs d’une certaine évolution humaine et avoir pris ses distances par rapport à la réalité présentée, il reste à l’auteure à aller au bout des pistes esquissées tout au long de cette série. Saurons-nous ce qu’il est advenu d’Abram, d’abord porté disparu dans la Mer, puis ayant communiqué de manière télépathique avec Mathieu après son passage par la Mer ? Connaîtrons-nous l’origine et la fonction de tous les mystérieux dispositifs semés sur l’ancienne Tyranaël dont certains ne sont pas d’origine ranao ? Assisterons-nous à une réconciliation voire une cohabitation paisible des races humaine et rani ? Le cinquième et dernier tome, La Mer allée avec le soleil, à paraître en novembre prochain, est destiné, nous dit-on, à résoudre toutes les énigmes. Or, celles-ci sont encore nombreuses, chaque roman ayant contribué à la fois à répondre à certaines interrogations et à en faire surgir d’autres qui dépassent largement le cadre des récits et touchent l’univers entier représenté dans le cycle. Il reste à espérer que l’œuvre conservera ultimement toute la poésie du mystère inhérent à l’histoire humaine qui ne nous est livrée que par bribes et par le biais et qui travaille si habilement les récits jusqu’à présent.
Sylvie BÉRARD