Présentation de Solaris 203 (Été 2017)
Des voyages et de la météo
Au moment où j’écris ces lignes, une partie de l’équipe qui s’était déplacée en France aux Imaginales vient de rentrer, heureuse d’avoir renouvelé l’expérience initiée en 2016 (nous remercions chaudement les organisateurs et tous les lecteurs qui sont venus nous rencontrer), et Météo Média annonce que l’été ne sera pas aussi beau que souhaité… mais espérons que, comme d’habitude, les météorologues se trompent et que vous lisez cette mouture estivale de Solaris à l’ombre d’un parasol, tandis que le soleil chauffe agréablement votre journée.
Des prix
On débute le volet fiction avec le texte lauréat du Prix Solaris 2017. Nous sommes particulièrement fiers de vous présenter « Les Tisseurs », non seulement pour sa beauté troublante et sa subtile poésie – qui a rappelé au jury l’écriture si particulière d’Esther Rochon –, pour sa puissance d’évocation d’un peuple qui souffre de l’oubli, mais aussi parce que son auteure, Andréa Renaud-Simard, est une nouvelle venue dans l’univers des littératures de l’imaginaire. Nous espérons qu’il y aura bien d’autres publications de cette jeune auteure au talent déjà bien affirmé. Le prix Solaris 2017 a été remis lors du congrès Boréal 2017, qui s’est tenu à Québec les 5, 6 et 7 mai. Le jury était composé de Claude Janelle, critique et spécialiste des genres de l’imaginaire, Francine Pelletier, écrivaine et adjointe à l’édition aux éditions Alire, et de moi-même, écrivain et directeur littéraire de notre bien aimée Solaris.
Le volet fiction se poursuit avec deux autres textes qui ont eux aussi remporté un prix, celui de l’écriture sur place du congrès Boréal. Un petit rappel pour que vous saisissiez bien la difficulté du concours : les auteurs n’ont qu’une seule heure pour nous concocter un texte complet, qui ne sera absolument pas retouché (sinon la traditionnelle révision linguistique) lors de sa publication. Le thème de cette année était « L’eau sous les ponts ». Les lauréats de cette année sont Pierre-Alexandre Bonin (catégorie auteurs montants) avec « Troll de vie », et Dave Côté (catégorie auteurs pros) avec « Un pont dont vous êtes le troll » : le jury (composé de Julie Martel et de moi-même) a été surpris et charmé par leur façon d’utiliser et de déconstruire les clichés propres aux trolls. Le tout avec une écriture impeccable et une bonne dose d’humour.
Un contenu pour tous les goûts
On poursuit avec « Petzis » de Michèle Laframboise, une habituée de nos pages, qui nous pose une question essentielle : l’immortalité, oui, mais à quel prix ? Une nouvelle de SF très intimiste sur notre rapport à la finitude. Puis on poursuit avec « Fragments d’enfer », de Michel Lamontagne, un auteur qui se fait rare et qui (je cite Joël Champetier dans son édito du numéro 189) se distingue « par la singularité de son imaginaire imprégné d’humour pince-sans-rire ». Ici encore, Lamontagne nous présente de courtes vignettes, de véritables fragments d’enfers plus ou moins ordinaires. Sébastien Chartrand nous plonge dans une Florence médiévale avec « Fardeaux », un récit de vengeance sur fond de magie et de devoir filial. Suit « Notre amour », de Claude Lalumière, une nouvelle fantastique très intimiste, à l’image de l’imaginaire si singulier de l’auteur : et si, du jour au lendemain, l’amour que vous gardiez – littéralement – à l’abri dans un écrin de velours, disparaissait… que feriez-vous ? La dernière fiction provient de la plume de Geneviève Blouin, qui, dans « Démonothérapie », joue littéralement avec le concept de foi et la façon dont l’Homme joue… non pas à Dieu… mais aux démons : une nouvelle qui ne laisse personne respirer, jusqu’à la finale percutante.
Mario Tessier poursuit avec un historique amusant et toujours passionnant de la fameuse règle à calcul, Christian Sauvé continue avec un examen minutieux du cinéma de genre (dont le très brillant Arrival de Denis Villeneuve), et notre équipe de critiques de choc vous propose de continuer l’expérience SFFF par de nombreuses suggestions de lecture (vous ne pourrez pas dire que vous n’avez rien à lire cet été !).
Vous écrivez ?
Enfin, rappelons à nos lecteurs hors-Canada qu’ils peuvent participer au Prix Joël-Champetier, réservé aux auteurs non canadiens, dont ce sera la deuxième édition. Vous avez jusqu’au 31 août – les règlements se trouvent en page 3. À vos claviers !
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter le traditionnel, mais néanmoins indispensable : « Bonne lecture ! »
Pascal(e) RAUD