Jonathan Reynolds, La Légende de McNeil (Fa)
Jonathan REYNOLDS
La Légende de McNeil
Drummondville, Les Six Brumes, 2008, 97 p.
Fondée en 2001 par Jonathan Reynolds et Marki Saint-Germain, la petite maison d’édition sherbrookoise Les Six Brumes publie, dans sa collection « Nova », des novellas de fantasy, d’horreur et de fantastique sous forme de petits livres dont le format – fort attrayant – n’est pas sans rappeler celui des classiques publiés par l’éditeur français Les Mille et une nuits. Reynolds y a récemment lancé La Légende de McNeil, son troisième livre à titre d’auteur, un récit fantastique qui nous entraîne dans les recoins les plus sombres de l’Estrie.
Tourmentée par le comportement singulier et les récentes interrogations de sa fille Élisabeth, Marie, une jeune libraire, est hantée par son passé. Une étrange lueur verdâtre dans le regard de son enfant a ravivé en elle de vieilles afflictions reliées aux événements atroces qui se sont déroulés dix ans plus tôt, à Brompton, alors qu’elle campait avec des amis. Johnny, un ténébreux jeune homme qui lui plaisait beaucoup, les avait entraînés sur les terres abandonnées du vieil Henry McNeil et leur avait raconté la légende entourant ce mystérieux fermier. On disait de McNeil qu’il pratiquait la magie noire sur ses bêtes ainsi que sur les enfants du canton. Des villageois auraient d’ailleurs retrouvé, dans un bois environnant, les cadavres de nombreux bambins portés disparus depuis des lustres. Bien malgré eux, Marie et ses amis s’étaient aussitôt trouvés mêlés à la légende de McNeil, poursuivis par un brouillard vert et par une bête immonde aux traits indéfinissables. Une fissure dans les profondeurs de la terre avait enfanté l’horreur. Quels liens Johnny entretenait-il avec la légende du vieux McNeil ?
Cette novella fantastique de Jonathan Reynolds est fort bien menée et s’avère – somme toute – plutôt efficace. La constante alternance entre le présent et le passé de Marie participe du suspense en plus de conférer à La Légende de McNeil un rythme qui lui sied à merveille. Seule ombre au tableau : le livre comporte quelques erreurs de composition. Le dernier mot d’une ligne, par exemple, est souvent répété au début de la ligne suivante. Soulignons toutefois que ces quelques étourderies, bien pardonnables chez un jeune éditeur, n’enlèvent en rien à la qualité du récit de Reynolds. En terminant, il est à noter que les titres de la collection « Nova » ne sont disponibles – pour l’instant – que dans les salons du livre ou par commande postale via le site internet des Six Brumes (www.6brumes.com). Comme il n’en coûte que cinq dollars pour mettre la main sur La Légende de McNeil, il ne fait nul doute que les amateurs de fantastique se plairont à découvrir cet auteur de la relève qui a déjà deux romans à son actif, publiés chez le même éditeur (Ombres, en 2002, et Nocturne, en 2005).
François MARTIN