Geneviève Blouin, Le Chasseur (Fa)
Geneviève Blouin
Le Chasseur
Drummondville, Les Six Brumes de la Société Secrète inc., 2012, 103 pages
J’apprécie plusieurs choses des éditions Les Six Brumes : leurs livres sont petits, peu coûteux, légers, écrits en caractères lisibles avec une encre qui ne coule pas lorsqu’exposée à l’eau. Pour quelqu’un d’arthritique qui lit longtemps dans son bain, ce sont des qualités recherchées.
Et un de leurs plus récents opus, Le Chasseur, de Geneviève Blouin, s’est avéré une heureuse découverte, plaisante à lire dans le bain comme sur la terre ferme.
Cette novella nous fait suivre l’aventure de Hugues « Le Chasseur » Dussault, un ancien champion de combats extrêmes, mis à la retraite forcée par une grave blessure survenue lors d’un match, ayant entraîné une cécité permanente. S’il s’est assez bien adapté physiquement à son infirmité, compensant sa perte de vision à l’aide de ses autres sens, il est resté blessé psychologiquement et admet difficilement sa condition, même avec l’assistance de Lisanne, son aide-soignante. Mais lorsqu’une horreur mythique lâchée sur la ville s’attaque à lui, il devra se reprendre en main rapidement et utiliser toutes ses ressources pour la vaincre.
J’avoue que le thème des combats extrêmes m’était rébarbatif au départ. Ayant passé pas mal de temps dans ma jeunesse à travailler dans une salle d’urgence, j’avais dans l’idée que la vie nous réserve assez d’occasions de nous casser la gueule comme ça sans aller carrément au devant des coups. Eh bien, je me suis rapidement fait prendre au jeu du Chasseur. L’auteure nous fournit des descriptions du milieu, de l’entraînement et des techniques de combat extrême fort intéressantes et faciles à comprendre même pour un néophyte. La mentalité des combattants et leur culture y sont abordées de manière fascinante. La vie de l’ex-champion après son accident, son adaptation à ses pertes, le long chemin qu’il a dû prendre pour redonner un sens à sa vie sont rendus avec finesse et sensibilité.
Et les éléments fantastiques sont bien amenés et se tiennent, même si on aurait aimé qu’ils soient plus développés (mais 103 pages, bon, c’est court !).
Bravo à Geneviève Blouin pour cette intéressante incursion dans un monde fermé et mystérieux !
Valérie BÉDARD