Marie Bilodeau, La Chute de Mirial (SF)
Marie Bilodeau
La Chute de Mirial
Lévis, Alire (GF), 2016, 436 p.
Le premier volume de la saga de space-opera écrite par Marie Bilodeau, Le Sang de Mirial, se concluait avec le sacrifice de Yoma Delamores, la jumelle de Layela, et l’ascension de cette dernière au statut de Gardienne de l’étoile de Mirial et de son éther, sa force magique. Depuis, cinq années ont passées. Le second livre, La Chute de Mirial, s’ouvre avec la naissance d’Ardice, fille de Layela et d’Ardin Malavant, un ancien contrebandier. Ardice devrait être l’héritière tant attendue, la prochaine Gardienne. Cependant, dès la présentation de la nouvelle-née à son peuple, l’éther s’agite avec violence et blesse les gens rassemblés autour d’elle. Rapidement, la peur et la révolte grondent parmi les Mirialains qui n’ont jamais quitté leur planète. La Gardienne Layela descend de Mirial par le sang, mais elle a été élevée hors planète. Quand une alternative « locale » se présente pour remplacer l’étrangère, plusieurs d’entre-eux sont séduits. Après tout, Layela méprise tellement les traditions entourant son rôle de Gardienne, comment son peuple peut-il la croire capable d’apaiser l’étoile, de préserver son éther et de le renouveler ?
Devant le danger qui la menace et sa soudaine incapacité à manier l’éther, Layela n’a d’autre choix que la fuite. Elle s’embarque donc en catastrophe à bord du Destinée II, une réplique du vaisseau sur lequel son amoureux a grandi, avec son bébé, Ardin et sa sœur, Avienne Malavant, ainsi qu’une poignée d’alliés. Enfin, d’hommes et de femmes qu’elle espère être ses alliés… Leur objectif est de retrouver un Mirialain en exil et de découvrir les secrets de l’étoile. D’où vient l’adversaire de Layela ? Comment affronter l’éther noir dont il tire sa puissance ? Et pourquoi l’énergie de Mirial ne répond-elle plus à la volonté de Layela ?
Je n’avais pas été totalement transportée par ma lecture de Le Sang de Mirial. Le style de l’auteur m’avait paru lourd, malgré l’excellente traduction, et la structure narrative très convenue, avec beaucoup d’action racontée plutôt que montrée. De plus, les multiples personnages me semblaient souvent mal définis. J’ai été heureuse de constater, à la lecture de ce second tome, que la plupart de ces défauts ont disparu ou se sont amoindris. Le style m’a semblé beaucoup plus fluide et les personnages, peut-être parce qu’ils étaient moins nombreux, se distinguent davantage les uns des autres. Quant à la narration, elle nous plonge davantage au cœur de l’action. Bref, l’auteure semble plus en contrôle de sa plume (même si elle escamote quelques explications) et cela augure bien pour le troisième et dernier volet. Je comprends mieux pourquoi les éditions Alire ont choisi d’offrir cette œuvre en traduction à leurs lecteurs : le deuxième tome prouve qu’elle ne déparera pas leur catalogue.
Le récit démarre lentement et la fin est un peu précipitée (si vous êtes comme moi, arrivés à la page 400 vous vous demanderez comment l’auteure parviendra à boucler son intrigue dans les trente-six pages restantes), mais le cœur de La Chute de Mirial est un enchaînement rapide de péripéties qui laissent le lecteur essoufflé ! On dirait un vrai film de science-fiction américain, sans restriction de budget d’effets spéciaux !
Alors après avoir vu le nouveau Star Wars, je vous suggère de troquer la Force pour l’Éther et de venir visiter Mirial. Une guerre, dit-on, s’y prépare…
Geneviève BLOUIN