Jean-François Somcynsky, J’ai entendu parler d’amour (Hy)
Voulez-vous entendre parler de Somcynsky ? J’ai entendu parler d’amour, de J.F. Somcynsky
J.F. Somcynsky continue d’explorer le thème protéiforme de l’amour dans son dernier recueil de nouvelles. Il le fait dans un cadre plutôt réaliste, mais dans ces treize nouvelles, il s’en trouve trois qui empruntent la voie fantastique.
« L’Atelier des rêves » renouvelle le rapport de l’artiste à l’oeuvre d’art généralement, on assiste à la recherche esthétique de l’artiste qui veut donner vie à son oeuvre. Ici, c’est l’inverse le sculpteur veut fixer dans le marbre l’idéal féminin incarné par une danseuse de cabaret… Travail de réduction plus que de création, puisqu’il veut plier la vie à l’art, mais la vie ne saurait accepter d’être contenue dans une forme rigide. Dans « Les Cloisons mobiles », l’auteur dépeint avec un humour discret le monde de la fonction publique les cloisons mobiles qui étouffent le narrateur symbolisent la solitude, l’incommunicabilité des êtres et le désir refoulé. « Un départ difficile », est paru en version abrégée dans Solaris 40, (sept. 81). Le narrateur revoit en pensée sa vie et les femmes qu’il a aimées, avant d’entreprendre le voyage vers l’au-delà. Rien de très original, mais l’émotion passe à travers une écriture simple et sensible. La nouvelle, et le recueil, se terminent sur une image de satisfaction : « Je souriais aussi. Tout compte fait, j’avais suffisamment vécu. Je savais que je ne m’accrocherais plus à l’existence. » Détachement serein atteint grâce à l’amour, aux amours vécues par le narrateur sous toutes ses formes, l’amour vient bien avant l’art dans l’oeuvre de Somcynsky, c’est même la seule valeur qui compte.
Somcynsky, Jean-François, J’ai entendu parler d’amour, Hull, Asticou, 1984, 177 p.
Claude JANELLE