Michel Savage, Colomb d’outre-tombe (Fa)
Michel Savage
Colomb d’outre-tombe
St-Lambert, Héritage (Échos), 1992, 204 p.
Grâce à Michel Savage, le Québec a maintenant son Indiana Jones en la personne de Samek Garnotte, une jeune archéologue amérindienne aux méthodes assez peu orthodoxes. Rien ne peut la détourner de son projet une fois que sa curiosité est piquée. C’est pourquoi même les protestations et les refus du directeur du département d’archéologie de l’université McGill ne l’empêchent pas de partir pour la République Dominicaine lorsqu’elle croit lire la signature de Christophe Colomb sur un caillou, trouvé là-bas par son frère.
En compagnie de son ami Boulet, ancienne étoile du hockey, elle met d’abord le cap sur les Îles Vierges, où elle a l’intention de se procurer un bateau. Mais la situation n’évolue pas exactement comme elle l’avait prévu et ils se retrouvent finalement avec un vieux yatch prenant l’eau et un Antillais un peu trop prévenant sur les bras. Ça ne suffit pas à décourager Samek. Armée de dynamite, elle met le cap sur la baie de Samana, à la recherche d’un monument à la mémoire de l’Amiral de la Mer Océane.
Ils découvrent une stèle rappelant les dernières volontés de Colomb. Mais cette pierre devrait se trouver dans la cathédrale de St-Domingue… Mystère que Samek est bien décidée à résoudre.
Ce serait trop facile si tout allait bien ; la jeune archéologue et son ami se retrouvent donc en prison ! Mais tout n’est pas perdu puisqu’ils reçoivent la visite d’un professeur d’archéologie, qui réoriente la curiosité de Samek vers, rien de moins que la dépouille de Christophe Colomb !
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce premier épisode des aventures de Samek et Boulet tombe fort à-propos, avec le 500e anniversaire de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. C’est un petit manuel d’histoire déguisé ! Tout ce qu’habituellement on ignore au sujet de l’explorateur s’y trouve, avec les dates, les lieux et même des explications. Il faut avouer que choisir une héroïne archéologue se prêtait à merveille à ce genre de traitement. Mais à la longue c’est un peu trop systématique et ça devient agaçant.
Heureusement, Colomb d’outre-tombe ce n’est pas que cela. C’est aussi un roman d’aventure très riche en rebondissements, dans le plus pur style Indiana Jones. Même la fin respecte la finale cinématographique : l’objet de la quête disparaît à tout jamais une fois trouvé.
Ce qui est dommage, c’est que le côté fantastique de ce roman soit très artificiel. Les transes qui mettent Samek en contact avec la divinité Tishishemanitu et son rêve/vision dans la tombe de Colomb sont des moyens commodes de lui donner des informations essentielles qu’autrement elle n’aurait jamais pu obtenir. Trop facile.
Alors au bout du compte, j’ai une opinion assez ambivalente sur ce livre. Et je me demande bien à quoi vont ressembler les aventures suivantes, qu’on nous promet déjà.
Julie MARTEL