Joël Champetier, Le Jour-de-trop (SF)
Joël Champetïer
Le Jour-de-trop
Montréal, Paulines (Jeunesse Pop #85), 1993, 109 p.
Après être passé à travers un long processus bureaucratique, Mircaï reçoit enfin la permission de déménager à Cusagnas, la capitale de sa planète. Enfin, il va pouvoir échapper à son canton marécageux et connaître la ville ! Mais les autorités lui ont réservé une bien mauvaise surprise : la date de son voyage coïncide avec la fin de l’année carrée, il arrivera donc à Cusagnas en plein Jour-de-trop, alors qu’aucune loi ne régit les actions des citoyens.
Tant pis, Mircaï décide de partir quand même. Mais il découvrira bien vite que le Jour-de-trop est loin d’être aussi innocent en ville que dans son canton. C’est le jour idéal pour régler 400 jours de comptes, en mettant le feu aux maisons ou à coups de fusil ! Il rencontrera des trafiquants d’armes, des voyous, des Terriens, des fous, et Nadeline, femme-fillette qui se moque du symbiote, maladie mortelle pour les femmes de la planète Milanéra.
Si ce résumé semble familier aux lecteurs de Solaris, c’est sans doute normal puisque le roman est une réécriture de la nouvelle du même nom, parue dans Solaris 87 (Bien entendu, les jeunes lecteurs que rejoint Jeunesse-Pop ne l’ont probablement pas lue). L’histoire est demeurée la même, plus développée. Y ont été ajoutées des explications et certaines clarifications. Dans la nouvelle, l’auteur allait à l’essentiel. Avec le roman, il s’est permis de nous faire connaître un peu mieux Mircaï en nous le présentant plus longuement avant son départ. Il nous parle des habitants de Milanéra, frappés par le symbiote ; il explique aussi ce qu’est cette maladie et les conditions de vie aberrantes qu’elle a imposées aux femmes. Il nous laisse même comprendre que l’obsession du carré et de sa perfection est une autre conséquence de la maladie (ce que je n’avais pas du tout compris en lisant la nouvelle !).
Toutes ces explications sont les bienvenues et conduisent à une histoire plus complète, et sans doute un peu plus intéressante aussi. Et la couverture de Sylvain Bellemare est magnifique, ce qui ne gâte rien.
Julie MARTEL