Francine Pelletier, La Forêt de métal (SF)
Francine Pelletier
La Forêt de métal
LaSalle, Hurtubise HMH, 1991, 88 p.
Un thème récurrent se dessine, à mesure que s’additionnent les romans et nouvelles SF de Francine Pelletier : l’individu (de préférence sensible à l’écologie et la vie animale) en butte aux complots du pouvoir économique et politique, qui recourt parfois à des accusations de folie pour discréditer ses opposants. Ici, il s’agit de Délanger, naufragé pour la nuit dans une forêt créée par génie génétique, avec le petit équipage du cargo Olimpia. Ces arbres géants ont été plantés par le Consortium des Mines pour purifier le sol d’Amarille de ses métaux lourds ; la planète est inhabitable pour le moment. Délanger « sait quelque chose », il est persuadé que les arbres sont conscients, hostiles, et que le CMA se livre à des expérimentations animales, voire humaines. Il meurt accidentellement avant d’en dire plus, mais la curiosité d’Hélène Frost, capitaine de l’Olimpia, a été mise en éveil. Elle devinera que la panne de son vaisseau a été provoquée, pour qu’on étudie les effets d’un court séjour d’êtres humains sur la planète.
On voit par ce résumé que les livrets de la série « 16 ans » sont plus substantiels, quant à la longueur et la structure du texte (avec des flashforward), et quant à l’intrigue, qui propose d’ailleurs une fin ouverte : Hélène Frost ne parviendra pas à établir la culpabilité du CMA et les arbres peut-être conscients continueront de couvrir Amarille.
La collection Plus comporte 24 titres, que je n’ai évidemment pas tous lus. Mais, dans les genres qui nous intéressent, le récit de Francine Pelletier se détache nettement du groupe.
Un mot sur les illustrations. Celles des couvertures, en couleurs, et les dessins intérieurs, en noir, sont généralement signés du même artiste, selon le livre. Elles varient de moyennes à très bonnes, sauf pour celles de La Fresque aux trois démons : la couverture de Geneviève Côté est correcte mais les dessins du dénommé Yayo sont hideuses – l’artiste a peut-être estimé qu’il s’agissait d’un récit d’horreur…
Alain LORTIE