Charles Montpetit, Temps mort (Fa)
Charles Montpetit
Temps mort
Montréal, Paulines (Jeunesse-Pop, 65), 1988.
Marianne est soupçonnée du meurtre de Christophe, un de ses compagnons de classe. Après tout, c’est avec lui qu’elle s’était battue, pour ensuite le voir tomber et… L’Entité, lui rendant visite, la rassure et lui annonce que Christophe est quelque part, en 1997, dans un nouveau corps.
Pour mettre fin aux soupçons qui pèsent sur elle, Marianne se doit de faire revenir Christophe à Sainte-Anne-des-Monts, en 1984. L’Entité, c’est une « créature » sans corps, une voix, qui a besoin d’un être humain pour se déplacer dans les trois dimensions. Marianne fera partie du voyage. Mais où se trouve Christophe ? Et dans quel corps ? Jeune ? Vieux ? Peut-être est-il mort ? Toute une tâche. Mais une collision d’Entités vient bouleverser l’aventure de Marianne et, du même coup, le cours du Temps et de l’Histoire…
Ce qui fait l’originalité de ce roman, c’est qu’il ne ressemble pas aux histoires de « machines à remonter le Temps ». Le moyen utilisé, l’Entité, est aussi efficace, sinon plus, de par sa personnalité. Il est difficile de s’en faire une idée, mais on l’apprivoise rapidement.
Au début, une trop grande attention semble être accordée à la relation entre le second roman et le premier, Temps perdu. Le narrateur omniscient est très présent et affirmé. Il est utilisé adéquatement, peut-être trop, même, pour de jeunes lecteurs, d’autant plus que le facteur temps s’y rajoute. De par ce fait, il y a peu de dialogues, ce qui ne nuit en rien au récit. Certains problèmes scientifiques sont très bien expliqués, avec exemples concrets à l’appui.
Aux premiers chapitres, l’intrigue semble n’avancer vers rien. Cependant, à partir du moment où tout se concrétise et où d’autres rebondissements se rajoutent aux premiers, le fil du roman devient plus captivant, sans être linéaire, au contraire. Par contre, l’intrigue est peut-être trop complexe pour la clientèle visée. Elle est cependant bien présentée.
Avec des rebondissements aussi originaux que ceux qu’on peut suivre dans Temps mort, on peut attendre avec impatience un prochain roman de Charles Montpetit.
Sylvain GAGNÉ