Francine Pelletier, Le Rendez-vous du désert (SF)
Francine Pelletier
Le Rendez-vous du désert
Montréal, Paulines (Jeunesse-Pop), 1987, 128 p.
Avant le Changement, la terre était fertile. Aujourd’hui, les humains doivent se battre contre le désert qui les encercle de toutes parts. Les divers clans vivent dans des fermes souterraines. Chaque année, des jeunes quittent leur ferme pour aller séjourner dans une agglomération voisine. Durant leur voyage, ils sont guidés par des coursiers, ces messagers du désert qui connaissent bien les immenses étendues de sable. Et puis, loin au-delà des fermes, il y a aussi les villes où vivent les étrangers.
Le temps est venu pour Coril de quitter sa famille et sa ferme. Elle rêve de devenir coursière, comme Algir qui l’accompagne durant le trajet. Mais le voyage ne se déroule pas du tout comme prévu. Sur leur route, Coril et Algir rencontrent des citadins qui leur demandent de les aider à identifier ceux qui détournent l’eau destinée aux villes. Les deux héroïnes acceptent de partir avec les étrangers pour un long périple dans les conduits souterrains, jusqu’à la source de la précieuse eau.
Sable et eau, obscurité et lumière, stérilité et vie, froid et chaleur. Autant de thèses-antithèses développées par Francine Pelletier dans son récit. En 1985, la jeune auteure avait déjà publié avec succès une nouvelle pour adolescent(e)s dans le collectif de science-fiction intitulé Planéria. Cette fois-ci, elle nous offre son premier roman. L’intrigue et l’écriture sont claires, dépourvues de ces incohérences et maladresses rencontrées dans plusieurs romans québécois de SF pour jeunes. Afin de ne pas irriter son nouveau public, l’auteure utilise des phrases très courtes, trop courtes peut-être, ce qui donne une écriture presque télégraphique et manquant de souplesse. L’histoire, bien adaptée aux jeunes, raconte de quelle façon Coril fait son apprentissage de l’autonomie, du courage et de la liberté. Le périple à travers le désert et les conduits souterrains, ponctué de difficultés nombreuses, est une véritable épreuve initiatique pour la jeune fille.
Par contre, le déroulement du récit n’est pas d’une originalité éclatante. Il manque d’intensité, d’action et de surprises. C’est là, à mon avis, le défaut majeur de l’oeuvre.
Même si Le Rendez-vous du désert n’atteint pas la qualité de « L’Enfant d’Asterman » on se doit de saluer la venue d’une nouvelle romancière québécoise pour la jeunesse. Son roman recèle assez de qualités pour qu’on puisse souhaiter que Francine Pelletier ne se limite pas à cette première tentative.
Denis COTÉ