Louis Sutal, Révolte secrète (SF)
Louis Sutal
Révolte secrète
Montréal, Paulines (Jeunesse-Pop, n˚ 18), 1974, 124 p.
François, Eksk-Hiz et Paul font la connaissance de Mini 2-5, un être appartenant à un peuple miniature, créé et gardé en captivité par le biologiste Maxime.
Mini 2-5, qui s’est évadé, guide ses nouveaux amis au repaire souterrain du biologiste, dans le Mont Royal. S’y étant introduits pour libérer le petit peuple, les trois amis y sont surpris par le professeur Maxime, qui leur explique son projet : lutter contre la surpopulation, l’épuisement des ressources naturelles et alimentaires, en créant une humanité miniature qui occuperait moins d’espace vital et consommerait moins. Mais voici qu’apparaît Ouir-Ouill, revenu de la Lune, et qui manipule Maxime pour exploiter son projet. Maxime mourra en emportant dans la tombe le secret de son sérum, mais Ouir-Ouill s’échappera en enlevant quelques minis, tandis que la majorité du petit peuple sera libéré.
C’est certes une solution intéressante que Sutal nous propose pour résoudre le problème de la surpopulation. Il l’accompagne d’un exposé simple et instructif (pour le jeune lecteur) sur les problèmes de l’épuisement des ressources et de la pollution. Le biologiste Maxime est de bonne foi, même s’il a été manipulé par Ouir-Ouill. Le fonctionnement de son sérum offre plus de vraisemblance que certaines autres explications scientifiques qu’avait donné Sutal dans ses romans précédents. On ne s’étonnera guère du retour de Ouir-Ouill, qui nous avait presqu’été annoncé à la fin de Menace sur Montréal (disons tout de suite qu’il risque de revenir encore dans un épisode subséquent). Par contre, on se lasse un peu des repaires souterrains pour lesquels l’auteur semble avoir une prédilection. Malgré quelques longueurs vers le milieu, l’intrigue est bien menée, avec quelques rebondissements à la fin, qui nous laissent toutefois perplexes quant aux suites possibles de l’histoire. L’établissement de toute une population sur le Mont Royal, ne dût-elle mesurer que trente ou quarante centimètres pourrait difficilement passer inaperçue. À certains détails, on se demande du reste si Sutal connaît vraiment la topographie de cette montagne. Le style a évolué et il est moins maladroit qu’au début de la série. POUR LES 11-15 ANS.
Alain LORTIE