Henriette Major, À la conquête du temps (SF)
Henriette Major
À la conquête du temps
Montréal, Éducation Nouvelle (Karim, No 3), 1970, 122 p.
Profitant de l’absence temporaire de leur oncle Horace, Anik et Marco s’introduisent dans le grenier et y découvrent la dernière invention d’Horace : une machine à voyager dans le temps. Imprudemment, les deux enfants s’assoient sur le fauteuil et se retrouvent trois siècles plus tôt, en 1669, sur l’île Jésus. Recueillis et adoptés par une tribu d’Algonquins, ils rencontreront ensuite le coureur de bois Étienne Brûlé, qui les ramènera chez un colon de Pointe-aux-Trembles. De là, ils iront à Ville Marie où, après quelques complications, leur oncle leur enverra le moyen de revenir à leur propre époque.
Ici, la science-fiction n’est pas omniprésente. L’action commence à notre époque, et le seul élément de SF est la machine à voyager dans le temps, qui n’est qu’un moyen pour permettre à l’auteur de décrire la Nouvelle-France du XVIIe siècle. Le roman de Monique Corriveau, Patrick et Sophie en fusée, n’est pas sans rappeler À la conquête du temps.
Le thème n’est pas original, ni la façon de le traiter. En fait, il est exploité avec encore moins de profondeur que dans Patrick et Sophie… Le roman n’apporte donc rien de neuf : on sent que l’auteur n’a pas utilisé à fond les ressources de son imagination. Le récit est plus ou moins vraisemblable, mais quand même acceptable sous ce rapport. Les explications scientifiques sont escamotées : elles cadreraient mal, du reste, dans ce récit qui s’adresse aux très jeunes lecteurs (9 à 13 ans). L’histoire est bonne, l’intrigue très simple. Le style du roman est très bon, sans complication, accessible aux enfants ; cependant il m’a semblé que Anick et Marco, les jeunes héros, ont un niveau de langage assez étonnant pour leur âge.
Somme toute, un bon petit livre, bien écrit, joliment illustré, destiné aux plus jeunes.
Alain LORTIE