Suzanne Beauchamp, Une chance sur trois (SF)
Suzanne Beauchamp
Une chance sur trois
Montréal, L’Actuelle (Jeunesse), 1974. 80 p.
Au XXIIe siècle, la jeune Agathe s’amourache d’un garçon nommé Christian, qui lui révèle bientôt qu’il est d’origine extraterrestre. Ayant fui leur planète victime d’un fléau, les Ighériens ont échoué sur la Terre, qu’ils ne peuvent plus quitter. Une maladie menace de les tuer tous à mesure qu’ils vieillissent. Leurs savants découvrent un sérum qui donne une chance sur trois de survivre à la maladie. Christian échappera-t-il à la mort ?
Le thème de SF est celui de la visite d’extraterrestres sur la Terre. Il est doublé de celui, aussi traditionnelle l’amour. Le roman n’a de SF que le vernis, et pourrait tout aussi bien se dérouler dans les circonstances les plus ordinaires. Le récit utilise les clichés les plus quelconques et trahit un remarquable manque d’imagination. L’histoire dans son ensemble a une vague vrai semblance, mais elle est truffée d’invraisemblances grossières. Les données techniques et scientifiques sont rares et généralement risibles, il y a une tendance à l’usage inutile de gadgets, mais heureusement sans abus.
Le roman est une histoire d’amour des plus mièvres, d’une naïveté confinant parfois à la niaiserie. L’auteur avait pour excuse d’être une écolière de seize ans. Quoique bien structurée, 1’intrigue est mince et, si l’on veut connaître le sort final de Christian au bout du récit, on est déçu car l’auteur laisse la question en suspens.
Les personnages, même les principaux, sont peu fouillés, à peine esquissés, sans psychologie. Les extraterrestres ont une mentalité peu différente de celle des hommes.
Quant à la société du futur, elle n’est nullement décrite, sauf par quelques traits superficiels, qui apparaîtront sans doute vers 1990 plutôt que dans un siècle et demi. Le style est correct, les dialogues simplistes. Pour les 10-13.
Alain LORTIE