Sci-Néma 138
Chapitre 6: 2001: L’odyssée Spielberg-Kubrick, The Mummy Returns et Tomb Raider sur les traces d’Indy, Evolution et Shrek issus de Dreamworks
Par Hugues Morin
Tiré de Solaris 138, été 2001
L’été 2001 s’annonce déjà bien meilleur que l’été 2000 en ce qui concerne la qualité et la quantité de films de fantastique et de science-fiction. Le premier à ouvrir le bal, The Mummy Returns, a triomphé sur les écrans de toute l’Amérique du Nord dès sa sortie en salles. Un record d’entrée pour un week-end non-férié.
Ce second opus des aventures de la momie est le même genre de film qui m’avait plu la première fois en 1999, c’est-à-dire un mélange sans prétention d’aventure, de surnaturel et de comédie, le tout écrit et réalisé par Stephen Sommers, le même auteur-réalisateur de The Mummy. Soyons directs: Sommers est visiblement un grand fan des films de Lucas-Spielberg, et The Mummy Returns est lui aussi un sous-produit d’Indiana Jones. Mais faute d’avoir l’original à se mettre sous la dent, le film de Sommers reste un bon divertissement, jamais idiot ou ridicule, comme le sont trop souvent les films américains d’action de ces dernières années. Sommers a eu l’intelligence de ne pas transformer son film en véhicule pour la vedette Brandon Fraser, contrairement à ce qui se produit souvent avec les suites. Tous les personnages ont leur heure de gloire, le scénario restant toutefois fermement axé sur la momie. Les deux films fournissent ainsi une histoire jumelée qui rappelle le procédé de The Terminator et Terminator 2: Judgment Day, l’intégration étant cent fois mieux réussie que dans la plupart des sequels.
L’action se passe une dizaine d’années après le premier film. Les aperçus historiques qui sous-tendent le scénario de ce film sont plus élaborés que dans le premier opus, ce qui n’est pas peu dire car déjà The Mummy offrait un mythe égyptien plutôt bien ficelé. Le passé des principaux protagonistes est également bien travaillé pour une suite, et tout se qui se déroule en Egypte ancienne est très bien intégré au scénario. On assiste même à une scène du premier film d’un point de vue différent. Les effets spéciaux sont aussi bons que dans le premier, bien qu’avec la disparition de l’effet de surprise ça demeure un brin moins impressionnant.
Et ce deuxième opus est définitivement plus drôle qu’horrifiant, avec d’amusants clins d’oeil; ici, à Titanic, à Star Wars, a E.T., etc., comme cela est presque devenu une coutume de nos jours. Un seul bémol: la présence du lutteur The Rock dans le rôle du Scorpion King. Pour ma part, il m’a énervé dans toutes les scènes oj il apparaît. Heureusement, on ne voit presque pas son personnage, qui demeure au second plan. Curieusement, sa présence virtuelle dans les scènes finales oj son personnage est entièrement animé par ordinateur n’est pas plus convaincante!
Le premier film d’horreur de l’été n’a pas profité de beaucoup de publicité. Il s’agit de Ginger Snaps, film qui raconte l’histoire de Ginger, mordue par une étrange créature et qui commence à se transformer et à mordre elle aussi… Bref, une (autre) histoire de loup-garou dans la plus pure tradition. Mais Ginger Snaps surprend malgré tout, pas nécessairement par la trame principale de son scénario, mais par son traitement et sa réalisation plus sérieuse. C’est un film qui joue à fond la carte de l’horreur, évitant l’ironie que l’on s’est habitué à rencontrer dans les slasher movie pour ados en intégrant dans l’histoire de cette louve-garou des éléments inhabituels au genre. Ainsi, Ginger est effrayée par sa transformation qui affecte plusieurs aspects de sa personnalité; d’ailleurs sa soeur tentera par tous les moyens de lui venir en aide. Cet aspect du traitement du loup-garou rappelle un peu celui de Wolf avec Jack Nicholson. Mais là s’arrête la comparaison, car Ginger Snaps est définitivement un film gore, très sanglant et très violent; un série B sans prétention mais un peu weird, réalisé à l’ancienne, c’est-à-dire sans effets numériques.
Bref, une agréable surprise dans le monde des films d’horreurs fades des dernières années. Peut-être est-ce parce que j’ai vu e film en projection spéciale vers dix heures du matin et que ce visionnement matinal n’a pas aidé à la digestion de mon déjeuner, mais Ginger Snaps m’a plutôt impressionné et je suis sorti de la salle les jambes un peu molles.
L’été est en général synonyme de grands films d’animation. Le premier à sortir cet été, Shrek est un produit de Dreamworks, qui continue donc à grignoter le gâteau jusque-là presque exclusivement réservé à Disney. Comme tous les films d’animation issus de chez Dreamworks, Shrek contient des éléments s’adressant définitivement aux adultes, De l’animation pour tous, donc, et non seulement axée sur les enfants et très jeunes adultes. Shrek est une comédie qui raconte comment un ogre se voit envahir par diverses créatures de contes de fées (les trois petits cochons, les nains, etc.). Mécontent de ne plus avoir la paix, Shrek accepte de ramener une princesse prisonnière d’un château gardé par un dragon pour pouvoir récupérer son coin de pays. Or les choses ne se passent justement pas comme dans les contes de fées. Shrek est un film savoureux, une réussite sur presque tous les plans. Le scénario joue à la balle avec les outils habituels des contes de fées, parfois en s’en servant, parfois en les contournant habilement, parfois en les déboulonnant complètement. Et bien qu’elle s’amuse avec des éléments vus et revus des centaines de fois, la réalisation est tellement amusante, et surprenante, que l’on ne peut pas ne pas embarquer dans ce film et l’apprécier. Sans crier au chef-d’oeuvre, il s’agit certainement d’un des meilleurs moments à passer dans une salle obscure cet été!
Dreamworks a aussi produit le beaucoup moins ambitieux Evolution, avec David Duchovny. Ici, c’est le réalisateur Ivan Reitman qui nous refait le coup de Ghostbusters… dix-huit ans apres ! Mais entre temps, on dirait que le cinéma a changé, le mood n’est plus le même. Au visionnement d’Evolution, on pense à Ghostbusters et à Men In Black, mais sans que le film n’arrive à la hauteur de ses populaires prédécesseurs. En ce sens, Reitman rate un peu sa cible.
Par contre, si on est dans l’état d’esprit favorable à ce genre de production, ça se laisse plutôt bien regarder, avec un sourire quasi constant et quelques éclats de rire. Après coup, à l’analyse, on s’aperçoit que le film a beaucoup de défauts. Par moments, il devient trop sérieux pour faire réellement crouler de rire, et ce au sein d’un scénario trop léger pour qu’on le prenne au sérieux. Attention ! je spécifie que toutes les idioties du scénario sont visiblement intentionnelles. Les explications pseudo-scientifiques du phénomène sont hilarantes et la «solution» au problème posé par cette nouvelle forme de vie se moque allègrement et savoureusement des films du genre Independence Day oj les héros s’en sortent toujours avec une facilité déconcertante grâce à une solution scientifique stupide. Par exemple, c’est par hasard, en flambant quelques cellules extraterrestres avec une allumette, que les scientifiques d’Evolution découvrent que la nouvelle forme de vie devient extrêmement puissante grâce au feu. Or, l’allumette provient d’un personnage qui ne fume pas, comme le fait remarquer son collègue juste avant. Scène tordante oj les personnages nous disent presque: «Le scénariste avait besoin d’une allumette!» Idem pour la découverte qui mène à la solution, avec le tableau périodique! Enfin, la qualité de la distribution y est aussi pour beaucoup. Julianne Moore est amusante, Orlando Jones tordant, et la présence de Duchovny dans (presque) son propre rôle (ou celui de Mulder) est plutôt drôle, notamment lorsqu’il prévient son collègue de se méfier des gens du gouvernement…
Evolution ne passera donc certainement pas à l’histo-ire, mais voici dix ans, il aurait fait figure de chef-d’oeuvre!
Ce fertile été s’est poursuivi avec deux films sortis le 15 juin. D’abord, très attendu par les amateurs de jeux vidéo, Tomb Raider, adapté du célèbre jeu avec la non moins célèbre Lara Croft, interprété dans le film par Angelina Jolie. Je n’ai jamais joué avec le jeu, donc je ne peux pas me prononcer sur la qualité de l’adaptation à l’écran, mais j’imagine que le concept même d’un film doit décevoir les fans, c’est un peu comme suivre – sans jouer – une partie disputée par un excellent joueur, qui connaît les bons trucs et qui gagne à la fin.
Pour les autres, Tomb Raider n’est pas mauvais. Je me suis amusé. Le sujet et le décor relèvent de la science-fiction, mais demeurent accessoires et servent surtout de prétexte – comme dans le jeu, j’ai l’impression – à un film d’action et d’aventure qui m’a fait penser, par moments, à The Mummy. En fin de compte, Lara Croft, c’est une sorte de super Indiana Jones et le réalisateur Simon West a suivi le même chemin que Sommers. Du pur divertissement, mais qui a le mérite d’être bien fait et de ne pas nous prendre pour des imbéciles. Pour un film adapté d’un jeu vidéo, on apprécie. (Il sera intéressant de comparer Tomb Raider avec Final Fantasy: The Spirits Within, lui aussi inspiré de jeux vidéo, puisque les créateurs de ce film ont choisi le parti de réaliser leur film en animation plutôt qu’avec des acteurs. Les lecteurs qui lisent ces lignes auront peut-être déjà pu s’en faire une idée – il était impo’ssible pour moi de le faire, devant livrer ces commentaires avant le 11 juillet, date de la sortie du film.)
Adapté d’un mythe plutôt que d’un jeu, Atiantis: The Lost Empire est le film d’animation de Disney de l’été 2001, lui aussi sorti le 15 juin. Ce qui étonne le plus avec ce film, c’est que d’une part, c’est le second été de suite que Disney offre un film d’animation non musical (avec Dinosaur en 2000), et que, d’autre part, Atlantis: The Lost Empire s’adresse définitivement à un public plus adulte que de coutume chez Disney. La concurrence de Dreamworks se ferait-elle sentir? Toujours est-il qu’Atlantis: The Lost Empire n’est pas réellement une adaptation des divers mythes concernant l’Atlantide, mais possède plutôt sa propre mythologie, heureusement pas trop nouvel âge, plus fantasy que SF, et dont, bien entendu, la plus évidente référence demeure une citation de Platon. Avec son archéologue en herbe et ses véhicules «futuristes» du début du vingtième siècle, le film rappelle parfois Jules Vernes, parfois Indiana Jones, et se concentre plus sur l’action que sur la civilisation de l’Atlantide elle-même. Les créateurs jouent évidemment sur les possibilités offertes traditionnellement par l’animation. L’impossible ne fait pas partie de la langue de l’animation, comme nous l’a souvent rappelé Will E. Coyote, mais même lorsque l’effet recherché n’est pas burlesque, c’est un médium dans lequel le spectateur suspend plus facilement son incrédulité. C’est le cas de ce film, qui joue souvent la carte du réalisme, dans l’intrigue, les réactions des personnages, leurs motivations et, bien entendu, leur allure (ils ont l’air de vraies personnes, pas de cartoons). L’ensemble est divertissant et bien conçu. Ce n’est pas aussi magique que certaines productions passées de Disney, mais c’est beaucoup mieux réussi que le Dinosaur de l’an dernier.
Mais le film de l’été en science-fiction, en terme de qualité, c’est le nouveau film de Spielberg, A. I.: Artificial Intelligence, projet que Spielberg a repris après la mort de Stanley Kubrick. La réalisation et le ton sérieux de ce film m’ont impressionné à tous les points de vue en terme de science-fiction, même si le scénario m’a laissé quelque peu pantois. Spielberg a clairement choisi de faire un film de SF, un vrai. Pas un instant a-t-on l’impression que le réalisateur ne veut que divertir. Les questions sont posées, le film est lent et froid, il suit sa logique et, même si sur le coup le visionnement nous laisse perplexe, après coup, on ne cesse d’y songer. C’est définitivement un film beaucoup plus kubrickien que spielbergien, et comme ce fut le cas après chaque film de Kubrick, j’ai beaucoup réfléchi – et je sens que ma réflexion est loin d’être terminée. Les dialogues, l’interprétation, les décors, la profondeur historique, l’intrigue, les accessoires, presque tout dans ce film est crédible. On ne croirait pas voir un bon film de SF: on se croirait dans un bon livre de SF! Un tour de force, surtout lorsqu’on pense que c’est réalisé par le type qui nous a donné E. T. ou Jurassic Park. Bon, il a aussi réalisé Schindler’s List, mais en science-fiction, c’est sa première réussite grandiose. Ce n’est pas un film parfait, et il est fort probable qu’une version réellement signée Kubrick aurait été bien différente, mais Spielberg livre un film à classer auprès des classiques comme Blade Runner et 2001: A Space Odyssey.
Le film se divise en quatre parties. La première est plutôt intimiste. On suit l’évolution des relations familiales entre un couple ayant «adopté» un enfant-mecha- un robot à allure humaine, oj Mecha s’oppose à orga (nique). Ce robot est le prototype d’une nouvelle génération, et il est programmé pour éprouver des émotions, dont l’amour pour des parents. La seconde partie s’ouvre sur la société elle-même, l’impact des mechas sur celle-ci et comment vivent ces êtres à l’intelligence artificielle. Cette partie est proprement hallucinante, absolument sans faute, elle passera à l’histoire du cinéma de SF. Troisième tableau: la quête d’identité et d’humanité, l’aspect philosophique de toute la question de l’intelligence artificielle. La quatrième partie, enfin, élève le film. à un tout autre niveau : plus encore que dans le reste du longmétrage, elle pose des questions qui laissent les spectateurs sans voix. Il y a d’ailleurs deux interprétations à cette finale, comme dans pratiquement chacun des films de Kubrick. Curieusement,
c’est quand même dans cette partie que j’ai le plus senti la présence de Spielberg, tant du point de vue du scénario que de la réalisation. C’est peut-être la partie la plus faible du film, certains détails étant trop cute pour sonner parfaitement juste – je pense entre autres à la mèche de cheveux détenue par Teddy. Dommage, car ce qui est réussi dans ce film, c’est la subtilité des questions sur ce qu’est la réalité et l’artificialité. Par exemple, Martin fait remarquer a David qu’il n’est pas réel, contrairement à lui. Or, Martin a été maintenu artificiellement en vie pendant cinq ans sous cryogénie et subit une longue réhabilitation grâce à diverses machines et prothèses. Plus tard, David affirme à sa «mère» qu’il est autant son fils que Martin, par opposition à Teddy, traité comme un super-jouet, mais qui en réalité est lui aussi une intelligence artificielle d’une génération antérieure à celle de David. Oj tracer la limite entre la réalité et l’artificialité de l’intelligence ? Le rôle de Teddy transcende le cliché de la créature mignonne et sympathique des films de pur divertissement, sa présence étant justifiée par la thématique.
A. I.: Artificial Intelligence porte peut-être la marque de Kubrick, mais demeure un film de Spielberg. Il est difficile de dire qui a fait quoi dans le scénario ou les idées. Je me demande bien si l’aspect pinocchiesque du film (le petit mecha qui veut devenir un humain grâce à la gentille fée) était déjà partie intégrante du projet de Kubrick. Spielberg est crédité comme scénariste, mais on remarque au générique la présence de Brian Aldiss, auteur de la nouvelle qui a attiré l’attention de Kubrick, et de Ian Watson, auteur d’un premier jet du scénario. Enfin, il est intéressant de constater que ce film est sorti en 2001 – année on ne peut plus kubrickienne, non ?
Je ne vous parlerai pas de Scary Movie 2 puisque ce n’est pas vraiment un film d’horreur, sinon pour confirmer qu’il est aussi comico-vulgaire que le premier.
Puis, le 18 juillet, ce sont les dinosaures qui sont revenus une fois de plus, dans Jurassic Park IH. Sous prétexte de survoler Isla Soma, un millionnaire engage comme guide Allan Grant, joué comme dans le premier film de la série par Sam Neill. Devinez quoi: l’avion s’écrase et nous revoici encore les témoins d’une partie de cache-cache avec des dinosaures sur une île. Je vous fais grâce des détails d’un scénario que l’on a tenté de rendre crédible – mais qui est assez irritant par moment, par exemple lorsque l’on constate la facilité avec laquelle on retrouve les humains perdus sur une île aussi immense. C’est, bien entendu, une troisième partie, les invraisemblances s’accumulent tout naturellement et les éléments proprement SF sont à l’avenant.
On me dira que je suis plus sévère envers Jurassic Park III, film de pur divertissement qui n’est pas mal réalisé et techniquement impeccable, qu’envers Tomb Raider ou The Mununy Returns. Peut-être suis-je injuste, mais j’ai ressenti à plusieurs moments une lassitude qui m’a rappelé les trop nombreuses suites décevantes du cinéma. Je crois que ce troisième volet vient diminuer la valeur et l’émerveillement du premier film. Car on a déjà vu tout ça. Il ne suffit pas d’ajouter quelques nouvelles races de dinosaures (tout en faisant curieusement disparaître toutes celles vues dans les deux premiers films), ou encore de nous informer, dans une très malhabile scène du début, qu’ils étaient beaucoup plus intelligents que l’on pensait. Quelques bons acteurs viennent se perdre là-dedans, on ne sait pas trop pourquoi, sinon pour la même raison qui pousse le professeur Allan Grant à accepter l’invitation de son millionnaire…
Avant de terminer, je me permets de glisser un mot rapide sur une nouvelle tendance, pas entièrement nouvelle mais revendiquée largement et sans gêne: ce que j’appelle le «steampunk musical», c’est-à-dire l’intégration dans un film d’époque de pièces musicales composées bien plus tard que l’époque en question. C’est un peu le cas dans A Knight’s Tale, par exemple, un film par ailleurs amusant, plutôt bien fait, bien qu’un peu longuet par moment. Et c’est entièrement le cas dans Moulin Rouge, un superbe film de Baz Luhrmann. Si je parle de ce procédé, c’est qu’il fait un peu uchronique sur les bords et qu’il peut parfois, lorsque c’est bien fait, intéresser à la fois les amateurs de science-fiction et de musique.
Je me permets aussi un court mot sur un excellent petit film qui a passe un peu inaperçu: The Dish. Un film australien oj Sam Neill joue le responsable d’une antenne extrêmement puissante établie par la NASA sur une ferme australienne située près d’une toute petite ville, et qui sert de relais lors des missions Apollo à la fin des années soixante. The Dish raconte la véritable histoire de la petite équipe qui, lors du vol historique de Apollo 11 qui mena Armstrong et Aldrin sur la Lune, devient la seule capable de capter les images des premiers hommes sur la Lune et de les relayer au reste de la planète. évidemment, tout ne se déroule pas comine prévu lors de cette opération délicate. A l’instar de Space Cowboys ou Apollo 13, ce n’est pas de la science-fiction, mais la thématique risque de plaire aux amateurs, en particulier lorsque c’est aussi bien fait. Car The Dish est non seulement captivant en tant que documentaire sur l’histoire de la conquête de la Lune et d’un des moments les plus importants de la mémoire collective de l’humanité, mais il est aussi très drôle. Un film intéressant à plusieurs niveaux et qui vaut amplement le prix de son billet ou de sa location, si jamais vous mettez la main dessus lors de sa sortie en vidéo.
En terminant, quelques notes en vrac sur les films à venir. Simon Wells, l’arrière petit fils de H. G. Wells, a quitté la production de The Time Machine pour des raisons de santé et a été remplacé au pied levé par Gore Verbinski, qui a complété le tournage. Wells doit revenir superviser la post-production à temps pour la sortie du film, prévue pour décembre prochain. Certains éléments de la trilogie The Lord of the Rings ont été présentés à Cannes en montage spécial. Une autre série de bande-annonce vient de sortir sur les écrans pour cet été. Et pour les amateurs de Henry James, j’ai vu celle du film The Others, qui doit sortir sur les écrans de l’Amérique le 10 août prochain. Cette bande-annonce est très efficace et très prometteuse et elle m’a curieusement rappelée, par plusieurs détails, le roman The Turn of the Screw. Le film, qui met en vedette Nicole Kidman, est annoncé sans mentionner Henry James… Mystérieux, non ?
Une autre curiosité. Celle-là concerne le film Impostor, adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick. Ce devait être un court-métrage intégré au film à sketch The Light Years Trilogy, produit par Miramax, mais les producteurs auraient été tellement impressionnés par le segment de 30 minutes qu’ils ont repousse la sortie du film, remplacé le segment et demandé au réalisateur de Impostor de retourner travailler pour en faire un long-métrage! Impostor met en vedette Gary Sinise et Madeleine Stowe et doit sortir cet automne. Dans le prochain numéro de Solaris, où je serai sans doute de retour sur le volet virtuel de la revue, je parlerai de Planet of the Apes, Rollerball, Ghosts of Mars et Soul Survivors, entre autres…
Bref, et pour conclure, au moment où j’écris ces lignes, avec deux films populaires s’inspirant clairement des Indiana Jones, une suite à sa série Jurassic Park et une importante réalisation à la fois personnelle et portant la marque de Stanley Kubrick, je déclare l’été 2001 comme étant définitivement l’été Spielberg-Kubrick!
Hugues MORIN
Ancien coordonnateur de Solaris et maintenant propriétaire de salles de cinéma, Hugues Morin est notre critique du septième art attitré. On retrouvera un grand nombre de ses critiques sur le site de la revue, à www.revue-solaris.com
Mise à jour: Décembre 2001 –