Sci-Néma 166
par Hugues MORIN [HM] et Christian SAUVé [CS]
Exclusif au Volet en ligne (Adobe Acrobat, 1,363Ko) de Solaris 166, Printemps 2008
Alien Vs Predator: Requiem
La première rencontre des séries Alien et Predator avait été bien oubliable, la combinaison des deux mythologies s’étant avérée moins intéressante que chacune d’elle prise séparément. La contribution de Paul W. S. Anderson au scénario et à la réalisation n’avait pas réussi à soulever le film au-dessus du niveau de la série B, avec de forts relents de fan fiction.
Anderson n’est pas au générique de Alien Vs Predator: Requiem, mais le résultat n’est pas nécessairement plus sophistiqué. Si les créateurs ont eu la bonne idée d’abandonner les pyramides antarctiques souterraines en faveur d’une petite ville du Colorado, ils sont retombés presque aussitôt dans la routine du film de monstre le plus convenu. L’Alien et ses rejetons moissonnent une bonne partie de la ville, le Predator tente d’éliminer la menace, les forces gouvernementales veulent éradiquer la double invasion avec une bombe nucléaire et les personnages tentent de survivre aux trois types de menaces.
Tous les mauvais films d’horreur SF finissent par se ressembler, et celui-ci devient vite plus exaspérant que divertissant. Les personnages sont insipides; aucune touche d’humour ne vient contaminer les dialogues; les scénaristes craignaient peut-être que si les spectateurs se mettaient à rire, ils pourraient ne plus s’arrêter jusqu’au générique final. Cinématographiquement, c’est encore plus terne qu’on peut se l’imaginer. Tout se déroule la nuit pour simplifier les effets spéciaux, ceux-ci sont réalisés avec un effort minime si bien que les affrontements Alien/Predator sont aussi ridicules que de voir lutter deux hommes en costumes. La proportion de viscères est plus élevée que dans le premier film mais… et puis après? La seule scène qui réussit à provoquer le dégoût est un passage de l’Alien dans la pouponnière d’un hôpital.
Le film ne contribue pas beaucoup à approfondir la mythologie des deux univers. On y jette un regard sur une planète des Predators, et la coda met en scène l’autre moitié de la dynastie Weyland-Yutani. La seule conclusion que le spectateur tire de ce film, c’est que la Twentieth Century Fox ne devrait plus confier des franchises profitables à des créateurs sans talent ni budget. Le premier Alien vs Predator avait fait sourire avec quelques concepts saugrenus mais charmants (une pyramide sous la glace Antarctique? Hé bien…), mais ce volet n’a rien à offrir de semblable. Oubliez l’existence de cette franchise mal ficelée: vous ne vous en porterez que mieux. [CS]
I Am Legend
La catastrophe est dans l’air du temps. Le livre The World Without Us d’Alan Wiseman remporte un vif succès en expliquant comment la Terre se remettrait de la disparition de la race humaine et la dernière anthologie Year’s Best SF (réunissant «les meilleures nouvelles SF de l’année») était truffée de nouvelles décrivant divers cataclysmes. Au cinéma, on ne compte plus les films de zombies, mythe revitalisé par les diverses menaces épidémiologiques rapportées par les médias. C’est dans cette lignée que s’inscrit I Am Legend [Je suis une légende], la troisième adaptation du roman de Richard Matheson.
C’est Will Smith qui joue cette fois le rôle de la légende du titre, Robert Neville, un homme naturellement résistant à une pandémie qui a transformé les rares survivants en morts-vivants. Trois ans après le cataclysme, Neville hante les rues de New York, cherchant contre tout espoir d’autres survivants. Il a une routine quotidienne bien établie: exercices matinaux, chasse à Central Park, appels radio et recherche scientifique dans son sous-sol. Il espère trouver un antidote pour guérir les hordes mutantes, mais rien ne semble fonctionner jusqu’ici.
L’atmosphère de la première moitié d’I Am Legend pourrait difficilement être plus réussie: la représentation d’un New York désert, progressivement rongé par la nature, est tout à fait saisissante. Si on roule des yeux devant certaines indulgences du scénario – chasser des cerfs avec une automobile sport? sur des avenues qui n’ont pas été entretenues depuis trois ans? –. les images sont fortes et Will Smith démontre à nouveau son étoffe de superstar en charriant le film sur ses seules épaules.
Mais ça ne dure pas. I Am Legend s’affaiblit beaucoup lorsque Neville se trouve prisonnier d’un piège nettement trop astucieux pour les créatures montrées à l’écran pendant le reste du film. Ce qui mène à une scène ridicule où des chiens morts-vivants craignent une mince tranche de pavé ensoleillé. Cet événement conduit Neville dans une mission suicide où il cherche à détruire le plus de mutants à coup de véhicules utilitaires sport… ce qui est sans doute le moment de mettre fin à votre visionnement si vous voulez garder un bon souvenir du film.
Car le traitement d’abord relativement réaliste du monde postcatastrophique se transforme en fable mélodramatique qui ne plaira qu’aux audiences les plus crédules. Affligée d’une intrigue de plus en plus inepte qui privilégie le mysticisme par-dessus la raison – «Pourquoi suis-je ici? Parce que Dieu me l’a dit!» –, c’est toute la seconde partie de I Am Legend qui devient une forme de zombie. Les clichés se multiplient, les moments pro-religieux s’accumulent, une nécessité car Neville est athée, ce qui est inacceptable au cinéma américain. Le troisième acte est du n’importe quoi à grande échelle. Est-ce qu’un scientifique, ayant passé au moins trois hivers à New York et connaissant vraisemblablement l’existence du Canada, aurait pu ne pas remarquer plus tôt que le froid est un élément crucial de la résistance à la mutation? Devant de telles inepties (on reconnaîtra la plume infecte d’Akiva Goldsman au scénario), face à ce symbolisme aussi subtil qu’une brique en plein front, on n’a plus l’énergie de s’offusquer des diverses trahisons faites à l’esprit et à la lettre du roman de Matheson. Appréciez la première moitié pour ce qu’elle vaut. Pour le reste… vous êtes prévenus. [CS]
El Orfanato
Que les producteurs de films d’horreur se le chuchotent: la recette magique pour un bon film d’horreur depuis dix ans comporte des fantômes, des enfants et des retournements surprises. Après The Sixth Sense, The Others et Pan’s Labyrinth, voici maintenant El Orfanato [L’Orphelinat].
Cette nouvelle importation espagnole n’est peut-être pas du niveau des trois titres cités, mais c’est tout de même un film d’horreur plus intéressant que la moyenne des films de genre à défiler sur nos écrans en ce moment. La réalisation est bien maîtrisée, le scénario soutient l’intérêt et la finale va au bout de son propos sans faiblir ou se perdre en chemin. Ce qui n’est déjà pas mal.
Des décennies après l’avoir quitté, une femme achète un orphelinat abandonné dans le but d’y établir un centre d’accueil pour enfants handicapés. Alors qu’elle et son mari préparent la grande maison, leur fils commence à agir bizarrement. Des amis imaginaires révèlent à l’enfant des choses qu’il ne devrait pas savoir. La tension monte entre lui et ses parents. Le tout finit par éclater lors d’une fête d’inauguration, alors que la mère est blessée et que l’enfant disparaît. La quête pour retrouver le jeune disparu s’éternise, et l’héroïne ne recule devant aucun moyen pour tenter de percer la sinistre énigme.
Le film est un exemple de ce qu’un réalisateur qui connaît son métier peut accomplir avec du matériel connu. Secrets, abus, surnaturel, mort, fantômes, tout est à la bonne place dans ce film d’horreur gothique fort réussi en dépit de quelques coïncidences et raccourcis. En fait, la familiarité des éléments fonctionne parfois en faveur du film. Une séquence assez formidable présentant des «chasseurs de fantômes» modernes est efficace parce que l’audience pense savoir à quoi s’attendre… La performance de Belén Rueda dans le rôle de la mère désespérée n’est pas étrangère à ce succès; un commentaire qui s’applique aussi à l’orphelinat, personnage à part entière, dont les craquements inquiétants valent bien la cascade d’imagerie numérique dont le film nous fait grâce. Ceux qui se plaignent de la disparition de la subtilité dans le cinéma d’horreur seront rassurés par El Orfanato, qui exploite habilement des sentiments humains qui iront droit au cœur de tout parent.
El Orfanato est passé inaperçu lors de sa courte diffusion en salles, mais ne le ratez pas lorsqu’il parviendra au vidéoclub près de chez vous. Attendez une soirée venteuse, fermez les lumières et profitez d’un bon film d’horreur sorti de nulle part. [CS]
Cloverfield
L’auditoire allant voir Transformers le 4 juillet 2007 a pu voir en primeur une bande-annonce diablement efficace montrant une fête de jeunes New-Yorkais interrompue par un tremblement de terre, puis un bruit terrible. Filmé avec une caméra à l’épaule, la séquence se déplaçait à l’extérieur de l’édifice, où une explosion projetait des débris dans le ciel. Affolé, le cameraman se précipitait dans la rue, évitant de justesse de se faire écraser par la tête décapitée de la statue de la Liberté. La bande-annonce se terminait dans le chaos le plus total, sans autre mention que celle du producteur, J. J. Abrams (Lost), et une date de sortie: 01-18-08
à une époque où la surabondance d’information est la norme, il s’agissait d’une stratégie de marketing intéressante: attiser la curiosité en révélant le moins possible. Les plus fins limiers Internet se sont amusés à chercher les sites web liés à Abrams, sans se douter que le producteur avait déjà prévu le coup et autorisé une chasse aux faux indices. Une bande-annonce parue en novembre confirmait le titre Cloverfield et l’impression qu’il s’agissait d’un film de monstre à New York, sans mettre fin aux spéculations: quelle serait la nature du monstre? quelle intrigue prendrait place en ces circonstances? et quelle somme d’effets spéciaux serait nécessaire pour montrer l’ampleur de la destruction à des audiences blasées par les images du 11 septembre?
La référence aux attaques terroristes de 2001 n’est pas gratuite. Après le choc initial qui interrompt la fête où se trouvent les protagonistes, le film se permet des images tirées tout droit des visions que nous avons tous conservées de ce jour fatidique: des nuages de poussière s’abattant sur les rues, des gens hébétés répétant «Oh, my God!» et, bien sûr, le décor new-yorkais dévasté… Cloverfield n’est pas le premier film à s’inspirer du 11 septembre, mais c’est sans doute le premier à le faire pour un public aussi jeune qui a eu le temps d’intérioriser le souvenir comme un élément parmi d’autre de la culture collective.
Car le secret honteux de Cloverfield, c’est qu’il s’agit ni plus ni moins d’un humble film de Godzilla. Un monstre, une ville et des foules en fuite. Mais la grande réussite de Cloverfield en est une de concentration. De distillation. La série Godzilla, après tout, est devenue beaucoup plus amusante qu’effrayante. Quoi de plus drôle qu’un homme habillé en monstre détruisant des maquettes de gratte-ciel? Cloverfield abandonne cette perspective à grand déploiement pour se concentrer sur le point de vue d’un groupe d’amis complètement dépassés par la situation. Ce qui transforme la comédie SF en thriller horrifique. Non seulement le monstre redevient menaçant, mais la terreur est décuplée par l’absence d’explication. Un sentiment dont se souviennent ceux qui ont regardé quatorze heures d’informations télévisées le 11 septembre 2001.
Les créateurs de Cloverfield ont eu l’intelligence de respecter leurs postulats de départ. La cinématographie est aussi nerveuse que la situation: ceux qui verront le film sur petit écran profiteront du cadre rassurant de leur appareil pour atténuer l’extrême confusion. Une confusion contrôlée, bien sûr, car en fait ce film est un petit chef-d’œuvre d’astuces. La caméra capte «accidentellement» des événements qu’une approche trop léchée aurait rendus moins effrayants. Certaines séquences familières aux amateurs de films d’action s’avèrent extrêmement efficaces ici. Les morts de deux personnages sont choquantes par leur rapidité. Un crash d’hélicoptère est plus terrifiant lorsque vécu de l’intérieur.
Il y a des failles, bien sûr. L’absence d’explication ne plaira pas à tous, pas plus que le nihilisme de la fin. Le film exige de ses personnages des prouesses physiques improbables (comme courir sur de longues distances sans chaussures appropriées, ou survivre à de graves blessures) et il y a de quoi débattre au sujet des décisions prises par les protagonistes. L’image bondissante viendra au bout des meilleures intentions des spectateurs prédisposés au mal des transports. Et ceux qui ne font pas partie du groupe démographique visé par les cinéastes seront peut-être beaucoup moins attendris par le sort des riches jeunes New-Yorkais mis en vedette.
Mais il est impossible de nier qu’il y a quelque chose de prenant et de revitalisant dans ce film, surtout si on le compare au pitoyable remake américain de Godzilla en 1998. Une chose est certaine: il y a longtemps qu’on avait vu un hybride SF/horreur aussi efficace. [CS]
Jumper
Avertissement inutile: si vous avez déjà lu Jumper de Steven Gould, ne vous attendez pas à une adaptation fidèle. Malgré la démonstration que des adaptations fidèles aux romans d’origine, comme Lord of the Rings ou la série Harry Potter, peuvent aussi être des succès financiers, Hollywood n’a pas encore renié sa manie de tripoter les histoires. Et dans le cas de Jumper [Jumper – Franchir le temps], les modifications frisent quasiment la parodie.
Les lecteurs du roman de 1992 se souviennent sans doute de l’intrigue de base: un adolescent maltraité par son père découvre qu’il a le pouvoir de se téléporter, et utilise ce talent pour se refaire une vie. Ses problèmes financiers sont réglés (non sans un certain remords) par un saut dans une voûte bancaire. Plus tard, il utilisera son pouvoir pour exercer sa vengeance contre ses ennemis. Des terroristes figurent au menu après un retournement assez improbable. N’empêche que, comme roman de SF pour jeunes, ce n’est pas un mauvais choix malgré quelques moments mous. Gould, entre autre, est assez méticuleux lorsqu’il imagine les aspects pratiques des sauts.
à ce point on imagine facilement la série de mémos venus du réalisateur ou de la Twentieth Century Fox: est-il possible de ne pas s’embarrasser de logique? Pourrait-on vieillir le protagoniste pour refiler le rôle à un acteur populaire? Lui faire cambrioler des banques plus souvent? Faire de lui un tombeur de dames? Lui faire rencontrer un autre sauteur? L’ajout d’une secte dédiée à l’élimination des sauteurs ne serait-elle pas une excellente idée?
Tous ces changements dépassent la simple trahison du texte d’origine: ils évacuent les dilemmes moraux du protagoniste au profit d’un hédonisme insouciant, ce qui rend d’autant plus difficile l’attachement au héros. Que celui-ci soit interprété par un Hayden Christiansen toujours aussi peu sympathique n’aide en rien. Après sa performance désastreuse comme Anakin Skywalker dans Star Wars épisode 2-3, on se demande si cet acteur est malchanceux ou carrément incompétent.
Mais il serait inconvenant de blâmer l’acteur seul pour ce ratage. Le réalisateur Doug Liman n’a manifestement rien appris des critiques entendues après The Bourne Identity et Mr & Mrs Smith. Jumper est un autre de ces films aux scènes d’action charcutées au point d’être difficilement compréhensibles, et personne ne semble se soucier de la cohérence visuelle. Les sauts sont parfois destructeurs, parfois non. Dans le livre, il est clair que le protagoniste ne peut se téléporter que là ou il a déjà été. Dans le film, le prologue donne cette impression, mais le reste du film l’ignore joyeusement. Le manque d’humour, le côté déplaisant du protagoniste et les incohérences ne sont peut-être que des symptômes d’un mal plus profond, une sorte de mépris des créateurs pour l’auditoire auquel ils s’adressent.
Ce qui est particulièrement frustrant, c’est que malgré toutes ses fautes et ses incohérences, Jumper laisse entrevoir le bon film qu’il aurait pu être. Une autre pièce à conviction dans l’éternel débat sur la qualité des adaptations SF au cinéma. [CS]
Sweeney Todd: Barbier sanguinaire pour public restreint
Une comédie musicale mettant en scène un barbier qui tranche la gorge de ses clients, et dont la voisine utilise le corps pour confectionner des pâtés de viandes pour son restaurant… J’avoue que le point de départ de Sweeney Todd: The Demon Barber of Fleet Street, le dernier film de Tim Burton, a de quoi intriguer.
Le film débute alors que Sweeney Todd revient à Londres après quinze ans d’absence, son exil étant dû à un juge manipulateur qui aura séduit sa femme, maintenant décédée, et élevé sa fille. Todd est revenu pour se venger, mais ses plans de vengeance vont bien au-delà du compte à régler avec le juge.
Sweeney Todd est l’adaptation d’une pièce musicale montée à Broadway, et question d’être fidèle à sa source, le film comporte donc son lot de chansons et de dialogues chantés. Par contre, comme il s’agit d’un pur film de Tim Burton, l’ambiance y est lugubre et les décors gothiques à souhait. Malgré plusieurs scènes très gore, une histoire tragique et une finale qui va au bout de sa logique, le film sait être léger et drôle par moments. Mais attention, l’humour y est très noir et les rires souvent jaunes.
Visuellement, c’est un délice; les rues de Londres, les costumes, l’atelier de Todd, les cuisines de la voisine – jouée avec une dérangeante efficacité par Helena Bonham Carter –, tout est paradoxalement léché dans cet univers à la cinématographie glauque, aux couleurs très travaillées, même si certains passages évoquent presque le noir et blanc tant les teintes sont atténuées et les contrastes marqués.
Tout ceci résulte en un étrange mélange de genres et le film peut semer la confusion chez le spectateur. Sur ce plan, c’est unique et réussi, mais ce faisant Burton confine son œuvre à un public relativement restreint. L’habituel amateur de musical recherche rarement les effets sanglants et les finales tragiques et violentes – inutile de préciser que Sweeney Todd est loin d’être un feel good movie même si on y chante tout du long. D’autre part, l’amateur de gore et de fantastique gothique n’est pas toujours le premier en ligne pour assister à des comédies musicales. Déjà que ce terme français de «comédie musicale» est particulièrement inapproprié ici (d’où la sensation curieuse de voir le film remporter le Golden Globe Award dans la catégorie «meilleure comédie / musical»!).
Reste donc un film intéressant et divertissant, réalisé avec grand talent. Même s’il est difficile de réellement s’attacher aux personnages, aucun n’étant réellement sympathique, ceux-ci sont incarnés par des acteurs en pleine forme. Johnny Depp surprend dans plusieurs chansons et Alan Rickman est délicieux en juge détestable. Bref, les spectateurs à l’âme sensible et ceux qui sont allergiques aux films où les personnages chantent ayant été prévenus, les autres devraient passer un bon moment… chacun n’ayant pas la même définition de ce qu’est un bon moment! [HM]
Mise à jour: Mars 2008 –